PATRIMOINE CULTUREL
PERSONNAGES CELEBRES
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Faldoni Alléon
1901 - 1981
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Fils de Françoise et François
Alléon, il suit très jeune les traces de son père,
et à l'adolescence s'initie à la taille de la pierre,
en l'accompagnant à la carrière de Pech Maynaud où
toute la fratrie met la main à la patte. |
Il effectue son service militaire chez les zouaves avant d'épouser
Céleste Tessière le 4 décembre 1926. |
Il devient ouvrier agricole chez Affre. |
Il est alors fortement imprégné du mouvement contestataire
né en 1920. |
Avec ses frères, il incarnait le mouvement contestatif des ouvriers. |
Père de 2 enfants, il deviendra le patriarche de la branche la
plus importante des Alléon qui compte aujourd'hui 45 descendants
directs. |
Il était également libre penseur et avait la charge d'entrenir
la statue du chevalier Bayard qui trônait 10 mois de l'année
sur un de ses meubles. |
Il la sortait uniquement l'été pour l'installer à
l'angle de la rue, Place Rachou
(à son emplacement habituel, face à l'église). |
En 1931 son épouse décède en couche de 2 jumeaux
morts nés. |
Faldoni se retrouve veuf avec 2 enfants en bas âge,
Marcelle (4 ans) et André (2 ans). |
Ils sont recueillis dans un premier temps chez les Tesseire, puis chez
ses parents, François et Françoise Alléon. |
Faldoni était ouvrier agricole à Tintaine avant que n'éclate
la guerre et qu'il soit réfugié à Cruscade. |
Au lendemain de la guerre, décèdent sa mère (1946)
puis sa fille (1949). |
De retour à Gruissan, il habite la maison familiale avec son
fils. |
Ils avaient comme voisins les "Bachiches" avec qui ils entretenaient
de bonne relation, échangeant du vin contre du poisson. |
En bonne voisine, Mimi Taillade le réveillait tôt le matin
pour qu'il soit à l'heure au travail. |
Il était toujours ouvrier agricole et gravait à temps
perdus les épitaphes des pierres tombales et livres mortuaires. |
Ses petits enfants se rappelle encore aujourd'hui du temps où
il gravait et décorait à l'aide de feuilles dorées,
alors qu'il était alité dans les derniers moments de sa
vie. |
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En 1947 il est élu conseiller municipal sous le mandat de son
neveu Félicien
Batut. |
Il siège alors dans les commission de la voirie, des fontaines,
des travaux publics, des chemins, des cimetières et du chômage. |
Il va être témoin et acteur de la reconstruction du village
après les années de guerre. |
On passe alors de la pierre au ciment et de la terre battue au goudronnage. |
Ainsi s'améliore l'hygiène des Gruissanais, qui plus est
voient l'arrivée des compteurs d'eau dans les maisons. |
Dans les années 50 et 60, Faldoni suivra les exploits de son
fils André sur les terrains de rugby, sport que lui même
ne pratiquait pas. |
Il lui aura tout de même transmis son tempérament de combattant
et de gagneur à mettre au service d'autrui. |
Faldoni ne comptait pas son temps. |
De la vigne, il passait au jardin. |
Ils se faisait accompagner parfois de ses petits enfants qui se prêtaient
à tour de rôle le vélo familial. |
A table, Faldo était le plus heureux quand on lui servait un
"platas de Carros" (grosses anguilles). |
Il aimait bien aussi se rendre au café pour retrouver ses amis
avec qui il jouait à la belote. |
Parfois il s'emportait sur des sujet de politique, en revendiquant haut
et fort ses convictions. |
Derrière son fort caractère, Faldo savait se faire apprécier. |
Comme bon nombre d'Alléon, il fut victime de problèmes
circulatoire et dû être amputé d'une jambe. |
Malgrès cet handicap, il se déplacait encore avec sa canne
jusqu'au cimetière
ou au stade de rugby. |
Aux beaux jours, il allait abriter à la muraille antichar située
à l'emplacement actuel de la gendarmerie. |
A chaque voiture qui passait en direction de la plage, il mettait un
petit cailloux dans une boite en fer. |
Le soir il prenait un malin plaisir à comptabiliser les cailloux
pour annoncer à ses petits enfants le nombre de touristes s'étant
rendu à la plage. |
Son état de santé ne lui autorisait plus de chiquer, interdiction
qu'il ne respectait pas toujours. |
Son arrière petit-fils Louis Servat se rappelle avoir été
complice. |
Profitant de l'inattention de sa belle-fille, Faldo appelait discrètement
Louis en lui montrant un bonbon à la menthe qu'il échangeait
contre une poignée de tabac récupérée sur
l'accoudoir du fauteuil appartenant à André Alléon. |
Faldo lisait également beaucoup de livres en tout genre. |
Le camphre et toutes les pommades recommandées par son pharmacien
devinrent inefficaces. |
Il fallut l'amputer de la seconde jambe. |
Très vite, son état de santé s'est dégradé,
et il s'est éteint courageusement à la cité du
Grazel dans la maison de son fils en 1981. |
Il laisse en héritage 80 années de souvenirs et une ribambelle
de petits enfants. |
Cf : Mignard Nicolas - Le Cercle Généalogique Gruissanais.
F. G. |