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PATRIMOINE ARCHITECTURAL

Architecture traditionnelle et vernaculaire.


Les rues : du pavage au goudronnage


De 1830 à 1882, on ne trouve que quelques litiges concernant l'entretien des rues.

En 1879, une délibération fait état de nombreuses plaintes relatives à la circulation des charettes lourdement chargées de vin dans la rue Passenaud "et notamment au tournant de cette rue avec celle du château qui trop étroite sur ce point a été l'occasion de plusieurs accidents". La solution suivante est approuvée par le Conseil : "La rue du Nord (actuelle rue Hoche) sera élargie, remblayée et engravée sur une longueur de 20 mètres sur 5 dans sa partie nord."

Le village s'agrandit. " Depuis quelques années, les emplacements à bâtir s'achetaient à l'entrée du village, sur l'avenue de Narbonne ; le projet de construction de l'Ecole Communale a fait dévier les acheteurs qui se portent aujourd'hui dans le voisinage du terrain choisi pour la construction de l'Ecole. Plusieurs nouvelles rues vont se créer dans ses environs. Tous les acheteurs n'ont pas l'idée bien arrêtée de construire de suite. Il en résultera que les rares maisons construites dans ces rues seront isolées et entourées d'eau, provenant des innondations de la mer et des eaux pluviales ; que ces eaux croupiront pendant l'été et que les emplacements non bâtis seront convertis en mares pestilentielles ou en dépôt d'ordures qui donneront à craidre pour la salubrité publique. Des emplacements à bâtir achetés depuis plus de 30 ans ne sont pas encore construits et les détenteurs se refusent à vendre, ce qui empêche l'achèvement des rues en construction, entrave le commerce et nuit à la santé publique". Le Conseil Municipal prend les mesures suivantes : "Les emplacements vendus devront être, dans un délai de 2 ans circonscrits d'un mur de un mètre d'élévation qu-dessus du sol et remblayés jusqu'au niveau du dit mur ; de même que les terrains déjà vendus mais non-bâtis". (Délibération du 10 février 1882).

De nouvelles rues sont ainsi créées dans le village. Dés le mois suivant, le Conseil se soucie de leur état : "les eaux ne peuvent pas s'écouler et dans l'intérêt de la commune et de la salubrité publique il convient de les faire paver. Plusieurs habitants demandent l'exhaussement et le pavage de la rue Giert (rue Victor Hugo), de la rue de la Corderie (rue de la Prud'homie), de l'extrémité de la rue des Ramparts, de la traverse du Zéphyr, et se chargent de pouvoir au premier pavage suivant l'usage établi dans la commune qui met les frais de l'établissement des pavés à la charge des propriétaires riverains, les frais d'entretien étant à la charge de la commune".

Les travaux continuent. La Guerre 14-18 ralentit pour un temps son évolution.

En mars 1929 le Sous-Prefet propose "le goudronnage du chemin d'intérêt commun n° 32 dans la traversée du village entre les bornes 13 km et 13,540 km". La commune doit prendre à sa charge une partie du montant des travaux. Le Conseil considérant "que le goudronnage de la traversée du village présente une utilité spéciale pour la commune et les riverains de la voie" approve cette proposition.

Les grandes innondations de 1930 provoquent de gros dégâts aux chemins, rues, quais et places publiques qui "dégradés et ravinés sont dans un état alarmant et leur réfection s'impose d'extrême urgence. Le Sous-Préfet alloue une somme de
10 000 francs et le Maire nomme un régisseur spécialement chargé de la surveillance des travaux
".


Le chômage qui sévit lors des années 1935 et 1936 est encore aggravé par les intempéries qui empêchent tous travaux agricoles. La Municipalité décide "qu'il y aurait intérêt à avoir un chantier de chômage. D'autre part pour que la somme qui lui sera consacrée ait une utilisation doublement efficace, le Maire indique qu'il y aurait intérêt dans un but d'assainissement de procéder à la réfection et à l'achèvement de la rue Arago. Ce travail permettrait l'écoulement des eaux par la rue du Château, dégagerait d'autant l'afflux pluvial vers la Grand'Place ce qui aurait pour conséquence de supprimer le ruisseau transversal de cette dernière, d'utiliser en totalité la surface pour les marchands forains. Une entreprise MM. Martin Frères de Narbonne, spécialiste de ce genre de travaux, a accepté de passer avec la commune un marché de gré à gré et s'engage à exécuter ces travaux en occupant les ouvriers au chômage de la commune".

La Seconde Guerre va stopper tous les travaux d'urbanisme et engendrer des dommages divers au village. Jusque dans les années 1950, seule la traversée de Gruissan est goudronnée, mais en piètre état. La circulation dans les rues pavées de cailloux ronds usés est difficile. "Les eaux de pluies, aussi bien que les eaux usées, pénétraient par infiltration et le village se trouvait parfois transformé en vaste mare ou l'eau stagnante le disputait à la boue accumulée dans tout les coins". Vers 1955, toutes les rues habitées de la commune sont "macadamisées". En bordure de chaque rue se trouve pourvue de caniveaux et de trottoirs construits en ciment. "4 000 mètres de caniveaux et de trottoirs ont permis de parfaire l'écoulement des eaux, améliorant l'ensemble aussi bien du point de vue esthétique qu'utilitaire. Quelques petites impasses et places publique ont été cimentées". De 1947 à 1953, la Municipalité a réalisé le goudronnage de 4 665 mètres y compris le chemin de la plage. C'était le temps de la reconstruction.


Rouleau-compresseur dans la rue de Toulouse vers les années 1950

Aujourd'hui les rues sont goudronnées régulièrement les unes après les autres et certaines d'entre elles, au centre du village, se retrouvent pavées de belles dalles de pierre bien lisses (voir plave Gibert) d'un entretien plus facile et permettant un meilleur écoulement du pluvial.
Cf : Gruissan d'Autrefois n° 205. Archives Municipales, Bulletin d'Information de fin de mandat (1947 - 1953)
F. G.