PATRIMOINE ARCHITECTURAL
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Architecture traditionnelle et vernaculaire. |
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C'est au cours de l'année 1934, qu'avec la bienveillante autorisation
de la Municipalité, j'ai attribué des dénominations
et des plaques indicatrices aux voies publiques de Gruissan. .................. |
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Avenue de Narbonne |
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- C'est la vieille route traditionnelle par laquelle on arrive à
Gruissan, ou qu'on en sort, en suivant les "Pierres Longues",
même depuis que nous disposons du chemin et de la gare de Gruissan
- Tournebelle. |
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- En contournant le "Griffoul" qui est notre petit château
d'eau, l'avenue de Narbonne se continue par l'avenue de la Mer, dont le
parcours est de 2 km, par un chemin praticable en toutes saisons et par
tous temps, avec tous véhicules, juqu'à notre magnifique
Plage qui se déroule en droite ligne sur plus de 10 km de sable
fin. |
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- La "Croix Blanche" désignait anciennement le quartier
qui se trouvait à l'entrée du village. Ce nom lui venait
d'une petite croix qui figura pendant quelque temps sur l'emplacement
du Griffoul, édifié en 1868, lors de l'inauguration des
fontaines de la commune. On transféra cette croix un peu plus loin,
à l'intersection des avenues actuelles de Narbonne et de la Douane,
et on inscrivit sur son socle la même date de 1868 pour rappeler
l'époque de se déplacement. |
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- Cette voie conduit au Poste des Douanes que l'Etat acheta, par acte
du 13 mars 1847, pour être aménagé selon sa destination. |
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- Cette vieille rue part du Griffoul et monte vers ce Pech caillouteux
qui, sur une longue étendue, borne notre village du côté
de la mer. |
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- C'est la rue la plus fréquentée de Gruissan; elle est
celle des cafés et du bureau de poste; les maisons qui la bordent
sont bien construites; la chaussée est large et il y a de grands
trottoirs. |
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- Traverse de la Grand'Rue, d'où l'on aperçoit une partie de l'étang et de son horizon, et d'où l'étang se plait à pénétrer dans le village, plus vite que par tout autre endroit, pour y apporter les eaux des innondations et des coups de mer, qui, en ces occasions, transforment Gruissan en une petite Venise. |
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- Joffre (Joseph Jacques Césaire)n né à Rivesaltes
(Pyrénées-Orientales), 1852 - 1931, était sorti de
l'Ecole Polytechnique et avait fait une brillante carrière militaire
tant en France qu'aux colonies, quand la grande guerre éclata. |
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- Pierre
Jean Maillenc Espert, 10 août 1796 - 2 juin 1866, était
d'une famille ariègeoise. Son père, Simon Maillenc, dit
Barège, habitait à Foix. Sa mère, née Paule
Estrade, vint travailler au petit village de Tréziers (127 habitants),
qui se trouve dans l'Aude, aux confins de l'Ariège; elle entra
au service d'un riche propriètaire, M. Bernard Espert, qui était
en même temps Juge de Paix à Peyrefite-du-Razès, et
qui exerça la même fonction à Chalabre, quand cette
commune devint le chef-lieu du canton. C'est à Tréziers,
dans la demeure de M. Bernard Espert, son patron, que Melle Maillens mit
au monde son fils, Pierre Jean Maillenc, ainsiqu'il fut déclaré
à l'état civil. Mais M. Bernard Espert adopta cet enfant,
qui, dès lors, porta le double nom de Maillenc Espert et qui est
celui-là m^me qui fut connu à Gruissan sous le nom qui lui
est toujours resté de "Monsieur Espert". |
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- C'est là que se trouve le nouveau presbytère, dans un
immeuble qui fut acheté par la commune en 1835, pour le prix de
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- selon l'orthographe archaïque, nous écrivons "Grand'Place"
comme on écrit "Grand'Rue" et comme on dit toujours grand'mère
ou grand'tante, et aussi grand'messe. |
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- Arago François, 1786 - 1853, l'un des plus grands savants du
XIXeme siècle, est né à Estagel (Pyrénées-Orientales). |
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- Cette rue qui commence à la Grand'Place, borde le côté
Est de l'église et se continue par le grand escalier qui monte
au château. |
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- Jaurès (Jean), né en 1859 à Castre (Tarn), fut
assassiné à Paris, à la veille de la déclaration
de la Grande Guerre, le 31 juillet 1914, par un fou politique (Villain). |
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- Frédéric Mistral, né à Maillane (Bouches-du-Rhône)
1830-1914, a été l'un des fondateurs et reste le plus illustre
représentants du félibrige. |
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- Toulouse (194 564 habitants) fut la capitale de notre ancienne
province du Languedoc; elle est encore le centre de rayonnement artistique
et litéraire de cette région de la France. - Les Gruissannais n'ignorent pas qu'ils sont des Languedociens et non pas des Provinçaux, quoique la mer les attire plutôt vers Marseille. |
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- Ce nom est destiné à rappeler à nos inscrits maritimes que c'est à Toulon (133 263 habitants), qu'ils viennent répondre à l'appel pour accomplir leur service dans la Flotte. | ||
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- Jules Ferry, né à Saint-Dié (Voges) 1832-1893,
contribua à l'organisation de l'enseignement primaire, sous sa
forme laïque, gratuite et obligatoire, ainsi qu'à l'expension
coloniale de la France par la conquète de la Tunisie et du Tonkin. |
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- La Fontaine est né à Château-Thierry (Ile-de-France) 1621-1695. Sa gloire poétique est fondée sur ses Fables. On les apprend aux enfants, mais elles sont animées d'un bon sens supérieur qui fait de ses oeuvres un livre universel et le manuel de tous les âges. |
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- Victor Hugo, né à Besnçon (Doubs) 1802-1885, est
le plus illustre des poètes français du XIXème siècle.
Il fut le chef de la nouvelle école romantique. Sa prose n'est
pas moins riche de poésie que ses vers; il aimait les phrases bien
construites, les expressions d'un beau relief, pleines d'idées,
et les mots étincelants de couleurs. |
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- Voltaire, né à Paris 1694-1778, poète et prosateur,
fut un esprit hardi et d'une merveilleuse souplesse. Il a fournit la production
littéraire la plus considérable et la plus variée
qu'aucun écrivain ait jamais donnée. |
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- Fabre (François) né à Carcasonne 1750-1794, appartenait
à une famille de drapiers. Il passa son enfance à Limoux,
d'où sa mère, Anne Fonds, était originaire. Il fit
ensuite ses études au collège des Doctrinaires, à
Toulouse, où, vers sa vingtième années, il prit part
au concours de poèsir organisé chaque année par l'académie
des Jeux Floraux, en l'honneur de Clémence Isaure, la grande dame
toulousaine qui en aurait été la fondatrice au XVème
siècle. - Il composa de nombreuses pièces de théâtres qu'il jouait lui-même sur la scène, en compagnie d'une troupe d'artistes, avec laquelle il parcourut la France et même la Belgique. - Ses poèsie sont pleines de sentiments, et on connait surtout de lui la délicieuse chanson "Il pleut, il pleut bergère". - Sous la Convention Nationale (1792-1795), il se jeta dans la tourmente révolutionnaire. Elu député de Paris, il fut membre du Comité de Salut Public. On lui doit le Calendrier Républicain, qui faisait commencer l'année au 22 septembre (1er Vendémiaire, mois des vendanges). Mais, avec ses amis Danton et Camille Desmoulins, il fut victime de la haine de Robespierre, et périt comme eux sur l'échafaud; il était agé de 44 ans. C'était le 5 avril 1794, ou, pour parler selon son calendrier, le septidi de la deuxième décade de Germinal an II.
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- C'est à partir de 1778 que, pour leur travail, des pêcheurs, la plupart Gruissannais, vinrent habiter des cabanes qui devaient constituer la première agglomération de La Nouvelle. - Nous avons voulu rappeler cette origine par le nom d'une de nos voies publiques. - Mais La Nouvelle a vite grandi. - Erigée en commune en 1844, elle est aujourd'hui pluspeuplée que Gruissan (2 010 habitants contre 1890); son grau canalisé est devenu un véritable port; son trafic à de l'importance, et ses bains de mer sont très fréquentés. - Gruissan est le témoin heureux de cette prospérité, car une mère ne saurait être jalouse de la beauté de sa fille. - Les exéllents administrateurs de La Nouvelle penseront certainement à Gruissan, quand ils auront à donner un nom à quelque rue de leur cité. |
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- Comme son nom l'indique, cette rue aboutit près du local de la Prud'homie, juridiction élective statuant souverainement, de façon sommaire et sans frais, sur tous les différends professionnels entre pêcheurs. - La Prud'homie de Gruissan fut créée par décret du 7 mars 1791 avec obligation de "se gouverner selon les lois, statuts et règlements en usage à Marseille". - On y applique, surtout, des usages locaux. |
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- Belle et grande rue, dont le nom glorifie le régime de liberté dans lequel nous avons placé nos espérences de paix sociale, de progrès politique et de fraternité humaine, sous l'égide du suffrage universel. |
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- Aciennement rue du pont, cette avenue a reçu de la municipalité sa nouvelle dénomination depuis cinq ans. - Enfant de Gruissan, 1848-1924, Azibert (François Eugène) sortait de l'école polytechnique, avec le grade de sous-lieutenant du génie, au commencement de la guerre de 1870. Il y prit part et se distingua au combat de Buzenval, près de Paris, le 19 janvier 1871; il fut bléssé et mérita une belle citation. - Pendant la paix, il devint général de division. Il fut aussi gouverneur de Belfort, ce qui équivalait au rang de commandant de corp d'armée. - C'est comme général de division qu'il fit la grande guerre. Il mérita une nouvelle citation, mais, par suite de la loi sur le rajeunissement des cadres, il fut placé en disponibilité en 1916. - Il était grand officier de la Légion d'Honneur. - Quoique sans fortune, François Azibert a pensé à son "pays natal", ainsi qu'il s'est exprimé dans son testament, en léguant au bureau de bienfaisance de Gruissan une somme de deux mille francs, produisant la rente annuelle d'une centaine de francs à perpétuité. |
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- Telle est la pieuse appellation que nous avons attribuée à cette petite esplanade où se dresse notre monument au Mort de la grande guerre. - C'est, en effet, un souvenir éternel que nous devons aux 63 Gruissannais, dont les noms sont inscrits sur le Monument, et qui, sans distinction d'âge, de condition sociale, ni de grade, tous "Enfant de la Patrie", sont mort glorieussement pour la France bien aimée ne périsse pas. |
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- La rue Pasteur (ancienne rue Pujol) est ainsi dénommée
en l'honneur du grand chimiste, né à Dole (Jura) 1822-1895,
si connu par ses travaux sur les fermentations, sur la prophylaxie de
la rage et, en général, de toutes les maladies contagieuses.
Il n'existe pas de grande ville au monde qui n'ait pas un Institut Pasteur
pour l'application de ses méthodes scientifiques. - L'impasse Pujol assure la survivance de ce nom qui était auparavant
celui de la rue Pasteur, dans laquelle cette impasse est située. La Placette |
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- La bataille de Verdun brisa la ruée allemende sur la Meuse en 1916, comme la victoire de la Marne l'avait arrêtée en 1914 dans la direction de Paris. - Les forts de Douaumont, Vaux, Mort-Homme, côte 304, resteront célèbres. Presques toutes les divisions françaises passèrent par ce qu'on appela l'enfer de Verdun. - Les allemands ne purent aborder les position rapprochées de la ville, malgrès un bombardement sauvage qui a transformé la région de Verdun en un chaos désertique et boulversé, dans lequel restent ensevelis plus de 300 000 morts des deux armées. - La rue de Verdun rappellera toujours la vaillance infinie de nos soldats, sans nous faire oublier les horreurs inexprimables de la guerre. |
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- Carnot est le nom d'une grande famille française. - Lazare Carnot (1763-1823), savant mathématicien, membre de la Convention Nationale et du Comité du Salut public, créa les armées de la 1er République et traça tous les plans de campagne qui devaient libérer de l'invasion étrangère la France de la Révolution; il fut surnommé l'organisateur de la victoire. - Son fils, Hippolyte Carnot (1801-1888), homme politique, fut membre du gouvernement provisoire de 1848. - Sadi Carnot, fils du précédent, ingénieur et homme politique, né à Limoges (Haute-Vienne) en 1837, fut élu président de la République Française en 1887, et fut assassiné par un anarchiste iralien, à Lyon, en 1894 : il avait une grande réputation de droiture. - Ce sont ces trois hommes, du grand-père au petit-fils, que nous avons voulu honorer. |
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- Ancienne dénomination, qui a été conservée. Cette petite rue est caractérisée par quelques vieux murs, bâtis de grosses pierres noirâtres, qui rappellent les portes fortifiées de l'antique enceinte de Gruissan. |
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- Le nom de cette rue traduit notre plus chère espérence. Nous aimons autant la paix que nous réprouvons la guerre. - La France a confiance que la Société des Nations ralliera tous les peuples à cette paix universelle, qui est indispensable au progrès et au bonheur de l'humanité. |
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- L'impasse de l'Union s'associe bien à la rue de la Paix. - Il existait d'ailleurs, auprès de cette impasse, le "Bal de l'Union" que l'on n'a pas tout a fait oublié, et où l'ancienne jeunesse a beaucoup dansé. |
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- Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné, née à Parie, 1626-1696, l'une des femmes les plus distinguées du XVIIème siècle, est célèbre par les admirables Lettres qu'elle écrivit à sa fille, la Contesse de Grignan. - Modèle du genre épistolaire, symbole de l'amour maternel, ces lettres sont restées parmi les plus belles oeuvres littéraires du grand siècle. |
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- Auprès de Madame de Sévigné, noble dame d'une hauteur sereine et quelque peu sévère, il convenait de placer le doux nom de Mireille, le chef-d'oeuvre de Frédéric Mistral. - Ce poème est une véritable épopée, à travers laquelle le roman de Mireille se déroule comme une idylle pessionnée, tantôt enivrante de charme ou poignante de douleur, rêves d'amour, espoirs et déceptions, joies et tristesses ... N'est-ce pas là toute la vie! |
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- Anciennement connue sous le nom banal de "rue Neuve prolongée", cette rue ne perd rien à s'appeler désormais comme le contrôleur général des finances de Louis XIV. - Colbert, né à Reims (Champagne) 1619-1683, exerça son infatigable activité sur toutes les branches de l'administration publique; il réorganisa la marine et créa, notemment, la Caisse des Invalides, dont notre IIIème République a généreusement augmenté la dotation, pour que les gens de mer puissent recevoir la juste récompense d'une existance qui est toute faite d'abnégation, de privations et de périls. - La pension de retraite, qui est allouée aux vieux marins, est encore complétée par les secours éventuels de la Caisse de Prévoyance. - Pour l'année 1933, les comptes de la Caisse des Invalides et de la Caisse de Prévoyance réunies indiquent qu'il est entré à Gruissan la somme globale de 670 000 francs, au titre de ces allocations. |
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- La rue d'Espagne, qui va de la rue des Pyrénées à l'étang, pointe en droite direction vers l'Espagne, ce pays voisin et ami, avec lequel nous avons tant d'affinités de race. - La rue des Pyrénées est parallèle à la magnifique chaîne de montagnes de ce nom, qui n'a pas moins de 430 km de longueur de Perpignan à Bayonne, avec des pics neigeux dont le point culminant est le Nethou (3 404 m.), et, le plus près de nous, le Canigou (2 785 m.). - L'histoire rapporte que lorsque Louis XIV apprit que son petit-fils Philippe, duc d'Anjou, avait été proclamé roi d'Espagne sous le nom de Philippe V, il se serait écrié : " Il n'y a plus de Pyrénées ". Aujourd'hui, nous avons mieux qu'un mot historique, en face de ces frontières majestueuses, c'est la République Espagnole d'un côté, et la République Française de l'autre, se donnant loyalement la main, et vivant sous un même régime de liberté, qui est celui de la paix et de la fraternité entre les hommes. |
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- Alger, qui fut pris par les Français en 1830, compte aujourd'hui 257 000 habitants (dont 176 629 Européens). - Nous devions un nom à cette métropole de notre Afrique du Nord. - Par la même occasion, nous entendons célébrer notre immense domaine colonial, que la plupart de nos marins ont parcouru en tous sens dans les diverses parties du monde. |
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- Ces deux rues se dirigent vers le Château et la Tour, l'une à l'Ouest sous son ancien nom de rue du Château, et l'autre à l'Est sous la dénomination nouvelle de rue de la Tour. - Le roché isolé et abrupt, auquel ces rues conduisent, est vraiment pittoresque; il est la véritable caractéristique du site de Gruissan : c'est le "Castel". - Dans l'ancien temps, un château fort en occupait toutes la plate-forme, et il y avait deux tours, dont il est déjà question dans des chartes de 1245 et de 1247. - Ces constructions formaient un poste de surveillance de premier ordre et constituaient, du côté de la mer, une défense puissante qui couvrait la riche région de Narbonne, et Narbonne elle-même dont la prospérité maritime était alors très grande, contre les entreprises incessantes de pirates de toutes nationalités (barbaresques, catalans, majorquais ou gênois). - Aujourd'hui, il n'existe plus que des traces du Château, et, des deux tours, il n'en subsiste plus que la moitié d'une. - A propos de la rue du Château, qu'il me soit permis de dire que c'est dans la vieille maison familiale, qui porte le n° 5 de cette rue, que je suis né le 3 fevrier 1865, il y a 70 ans. Ma mère tant aimée, née Bélisa Teissieire, est également venue au monde dans cette maison, comme mes bons frères François et Lucien. |
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- Ancienne dénomination de la rue où habitait le curé Passenaud : c'est le quartier de la Vendée. - Passenaud (Jean Antoine), né le 29 avril 1742 à Coursan (Aude), mort à Gruissan le 27 septembre 1826, fut appelé en 1779, à l'âge de 37 ans, à la cure de Gruissan. - Issu du peuple, le curé Passenaud était trés aimé à Gruissan, lorsque douze ans après son arrivée, il fut en butte aux dénociations opiniâtres de certains adversaires. C'était à raison du serment exigé par la Révolution (décrets de l'Assemblée Nationale du 27 novembre et du 26 décembre 1790, abolis par le Concordat de 1801) : dans ce serment, le prêtre devait affirmer son indépendance vis-à-vis du Saint-Siège, c'est-à-dire à l'égard du Pape de Rome. - On reprochait au curé Passenaud de n'avoir pas prêté serment dans les termes de la pure formule, et, malgrè les nombreux défenseurs qu'il avait dans le pays, et notamment ses amis les pêcheurs, il dut comparaître devant les juridictions révolutionnaires pour répondre à cette accusation. - Aux pages 53 à 60 de sa savante "Etude Historique sur Gruissan", publiée par l'imprimerie Caillard, à Narbonne, notre compatriote Julien Yché, qui vivait en cette ville où il est décédé il y a une vingtaine d'année, et qui était membre de la Commission Archéologique, nous rapporte avec de grandes précisions les vicissitudes du curé Passenaud : - Dénoncé une première fois, Passenaud fut arrêté à Gruissan, le 9 septembre 1792 et emprisonné à Narbonne, où il fut déclaré hors d'accusation le 3 janvier 1793, par le Jury de Narbonne qui l'acquitta. - Dénoncé une deuxième fois, et arrêté dans sa maison le 17 mai 1793, il fut conduit à la prison de Carcasonne, d'où il fut libéré le 22 juillet 1793, après un arrêt d'absolution du Jury du Directoire Départemental. - Dénoncé une troisième fois, Passenaud fut conduit de Gruissan à la prison de Narbonne, où il resta du 19 septembre au 3 novembre 1793, jusqu'à libération définitive, toujours sans condanation. - Ainsi, le curé Passenaud fut dénoncé et emprisonné trois fois, jugé trois fois, et acquitté trois fois par les tribunaux mêmes de la Révolution. - Ce martyrologe, tel qu'il nous est rapporté, se passe de commentaire et nous donne une impression épisodique des agitations qui se produissent à Gruissan pendant la période mouvementée de la Révolution. - Quoiqu'il en soit, le curé Passenaud ne voulut jamais quitter notre village, où il mourut à l'âge de 84 ans. - Il est inhumé dans notre cimetière, où sa tombe porte comme épitaphe : " La Reconnaissance à l'Amitié ". |
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- La rue de la Vendée, qui est à la fin de la rue Passenaud, comméùore le quartier dans lequel l'ancien Gruissan s'est formé, et dont la rue Passenaud est actuellement la grande artère. - Avant la Révolution, ce quartier était pour Gruissan celui des ministères, comme on dit aujourd'hui de certains arrondissements de Paris. - C'est ce qui explique les dénominations qui ont été données aux impasses qui s'y trouvent : - L'Impasse des Consuls était le siège du Consulat, c'est-à-dire de l'administration royale. Les Consuls étaient au nombre de trois, ils achetaient leurs offices au Roi, dont ils exerçaient le pouvoir temporel dans la commune; par compensation, ils percevaient des redevances au nom de sa Majesté et aussi pour eux-mêmes. - L'Impasse du Bayle rappelle le représentant de l'Archevêque de Narbonne, baron et seigneur de Gruissan. Le Bayle était chargé de percevoir certaines taxes et de délivrer des bienfaits spirituels au nom de l'autorité religieuse. - Il y a, près de Tournebellette, une propriété dite "Champ du Bayle" qui devait être un apanage de cette fonction. - L'Impasse de l'ancien Presbytère rappelle l'époque où le curé de Gruissan, ou "recteur", habitait dans ce quartier. Il recevait également quelques prébendes. - Les diverses taxes, redevances ou prébendes, qui étaient perçues par ces autorités de l'ancien temps, nous apprendraient, si nous en avions jamais douté, que nos ancêtres payaient déjà des contributions. |
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- Hoche né à Versailles 1768-1797, Marceau né à Chartres 1769-1800, Kléber né à Strasbourg 1753-1800. - Si leur nom ont été données aux rues qui viennent à la suite qu quartier de la Vendée, c'est que ces généraux eurent d'abord la pénible mission de pacifier nos régions de l'Ouest, et notamment la province de la Vendée, qui se montraient rebelles envers certains actes de la Révolution. Quoique d'une façon moins belliqueuse, notre petit quartier de la Vendée avait manifesté une semblable attitude, et ce fut pour cela que ce quartier a été ainsi dénommé dès ce temps là. - Mais, la gloire de ces généraux, morts tout jeunes sur les champs de bataille, fut de défendre la France contre les armées germaniques, conduites par les Autrichiens, qui venaient étouffé notre nouveau régime. Il est vrai que ces chefs célèbres eurent à commander les soldats légendaires de notre 1er République, régiments de Sambre-et-Meuse, bataillons de la Moselle en sabots, et engagés volontaires de la France entière qui s'enrôlaient aux accents du Chant de Départ et combattaient en chantant la Marseillaise, sous les plis du drapeau tricolore qui remplaçait le drapeau blanc fleurdelisé de la Royauté. L'ennemi fut culbuté à Weissembourg, Neuweid, Ukerath, Altenkirchen, Fleurus, Marchiennes, Friedberg, et dans toutes les rencontres. La France fut délivrée de l'invasion, et nos libertés naissantes furent sauvegardées. Telle a été l'oeuvre héroïque de cette armée républicaine, qui fut notre première armée vraiment nationale : sa devise était " Vivre libre ou Mourir ". |
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Rue du Pouzet Dans la rue Kléber |
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- Le quartier du Pouzet est presque aussi ancien que celui de la Vendée auquel il fait suite. - Son nom venait d'un petit puits (Pouzet) qui se trouvait à cet endroit, à la descente du Château, et qui fut comblé sur la réclamation des habitants (pétition du 29 octobre 1850), parce que ce puits gênait la circulation, qu'il était dangereux pour les enfants, et qu'il était devenu un foyer d'infection. - Le puit n'existe plus, mais on reconnait encore, au ras du sol, la petite margelle qui l'entourait. |
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Place Gambetta Dans la rue Kléber |
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- Gambetta (Léon), avocat et homme politique, né à Cahors (Lot) 1838-1882, se mit en relief vers la fin du second Empire, dans les rangs du partie républicain, par d'éloquentes et courageuses plaidoiries dans des affaires politiques, telles que celle de la souscription Baudin. - Nommé député de Paris en 1869, et membre de la Défense Nationale (1870-1871), il fit les plus patriotiques efforts pour organiser la resistance en province, alors que Paris était assiégé par les armées allemandes. - Après la guerre, son éloquence enflammée lui valut une grand autorité dans les débuts de notre IIème Répunlique. Il fut président de la Chambre en 1879 et président du Conseil en 1881. - Ses funérailles, faites au frai de l'Etat, furent imposantes. |
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Rue de Marseille De la rue Kléber à l'étang |
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- Marseille (800 881 habitants) est la ville la plus peuplée du littoral méditerranéen, le grand centre du commerce du midi de la France, et le port d'attache d'importantes compagnies de navigation. - Il nous fallait une rue de Marseille, puisque c'est là que rejoinent tant de marins Gruissanais et où abordent leurs navires. |
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Rue Paradis En prolongement de la rue de Marseille jusqu'au château |
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- Très ancienne dénomination d'une vieille petite rue qui grimpe vers le Château. - Il ne pouvait pas être question de changer ce nom mystèrieux, dont personne ne demble connaître l'origine. - Certains croient que cette rue s'appelle ainsi parce qu'elle escalade le ciel ; d'autres disent que c'est par ironie qu'on l'a ainsi dénommée parce qu'on y est aussi mal qu'en Enfer. - A titre de conciliation, nous espérons que ses habitants seront au moins admis au purgatoire. |
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- Jeanne d'Arc, née à Domrémy (Lorraine) 1412-1431, est la personnification du patriotisme populaire français. - En libérant la terre nationale qui était alors désolée par l'invasion anglaise, elle est restée la gloire la plus pure de notre histoire. - On connait les traits caractéristiques de sa vie, les extases et visions de son jeune âge, son voyage à Chinon pour être présentée au Roi, son enrôlement à la tête d'une armée, la délivrance d'Orléans, la victoire de Patay, le sacre de Charles VII à Reims. - Mais, abandonnée, trahie peut-être par les seins devant Compiègne, notre héroïne tomba aux mains des Bourguignons, qui la vendirent à leurs alliés d'abors, les Anglais. Ceux-ci la firent juger par un tribunal ecclésiastique, présidé par l'évêque de Beauvais, Pierre Cauchon. Déclarée hérétique, elle fut brûlée vive sur la place du Vieux Marché, à Rouen. Elle n'avait que 19 ans. - L'église a fait de Jeanne d'Arc une Sainte en l'année 1920, cinq cent ans après son supplice. - Rare est la ville de France où il n'y a pas une rue, ou même une statue de la Pucelle d'Orléans, comme elle est surnommée. - Une de nos fêtes nationales est célébrée en son honneur le deuxième dimanche du mois de mai de chaque année. |
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- C'est le nom de la rue où naquit, le 26 septembre 1828, notre compatriote Bouis (Jacques Isidore), capitaine au long cours, qui est décédé à Gruissan le 7 décembre 1908. - Il s'intéressa à la captation de la source d'Argent qui fut réunie à la source du Gourp pour augmenter la quantité de nos eaux potables ; dans un compte de la mairie, en date du 8 octobre 1906, on trouve l'indication d'une somme de 2 000 francs qu'il donna à cet effet. - Par son testament, il a légué à notre bureau de bienfaisance un titre de rente qui peut être évalué à 20 000 francs en capital, et qui produit un revenu annuel de 649 francs à perpétuité. - De son mariage avec Emma Sabatier, il n'eut qu'une fille, Marie-Henriette-Ursule, née à Gruissan le 28 mars 1867 et décédée à l'âge de 13 ans, le 13 mars 1880, dans une pension de Montpellier. - C'est en sa mémoire qu'il fit ériger, au cimetière, le Magnifique monument en marbre qui représente "La Douleur", oeuvre de célébre statuaire A. Injalbert, d'une grande valeur et d'une rare beauté. |
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Quai La Pérouse - Quai Dumont-d'-Urville Sur l'étang, vers l'entrée du village |
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- Ce sont les nom de deux grands navigateurs. - La Pérouse, né à Albi (Tarn) 1741-1788, chargé par louis XVI d'un voyage de découverte, partit avec deux frégates, la Boussole et l'Astrolabe, et fut massacré avec son équipage par les indigènes des îles Vanikoro, dans le Pacifique. - Dumont-d'Urville, né à Condé-sur-Noireau (Calvados) 1790-1842, refit le même voyage et retrouva à Vanikoro quelques débris des navires de la Pérouse ; il les rapporta en France, où ils firent dans une des salles du musée de la Marine, au Louvre. Après avoir fait le tour du monde, jusque dans les régions antartiques, Dumont-d'Urville périt dans un accident de chemin de fer, sur la petite ligne de Paris à Versailles. |
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Quai Duquesne - Quai Suffren - Quai Jean Bart - Quai Amiral Courbet Au bord de l'étang |
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- Ce sont les "boulevards extérieurs" que nous devons à l'heureuse initiative de la municipalité Herbeil. Construits en 1930, ces quais ont occasionné une dépense de 25 000 francs, qui n'a rien coûté aux contribuables, puisqu'elles a été entièrement couverte par les subventions pour "calamités publiques". - Nous leur avons attribué les noms de grands marins, qui n'ont pas été seleument de hardis navigateurs, mais aussi de vaillants hommes de guerre. - Duquesne, né à Dieppe (Normandie) 1610-1688, remporta sur l'amiral hollandais Ruyter, son rival de gloire, les victoires navales de Stromboli, Agosta et Palerme. - Suffren, né à Saint-Caunat (Provence) 1726-1788, combattit glorieusement aux Indes contre les Anglais. - Jean Bart, né à Dunkerque (Nord) 1650-1702, s'illustra, comme corsaire, par sa bravoure et par ses exploits contre les marines d'Angleterreet de Hollande, alors en guerre avec la France. - Louis XIV le fit venir à Versaille, où la simplicité de ses manières amusa les courtisans ; il le nomma capitaine de vaisseau, lui donna des titres de noblesse et le grade de chef d'escadre. - Coubet, né à Abbeville (Somme) 1827-1885, amiral, s'est distingué par ses rapides et briants succés, lors de la conquète du Tonkin et de l'Annam ; il bombarda l'arsenal de Fou-Tchéou, bloqua Formose, occupa les îles Pescadores et détruisit la flotte chinoise dans la rivière Min. - De telles illustrations ne peuvent que faire honneur à Gruissan, dont une vieille géographie dit, en parlant de ses habitants : "Forte race de marins, dont on retrouve les noms dans les annales les plus glorieuses de la Marine Française." |
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- Cette inscription a été placée au-dessus du Jeu de Boules, près du bassin-abri, pour dominer la vaste étendue du terrain, sur lequel ces salines sont exploitées, au Sud de l'Ile de Saint-Martin. - Mise en service vers l'année 1912, cette entreprise occupe 42 à 45 ouvriers ou employés stables, qui reçoivent des salaires constants. En outre, les entrepreneurs, chargés de l'entretien ou de la reconstitution des salines, versent à des travailleurs gruissanais des salaires variables selon la durée des travaux. Enfin, au mois d'août de chaque année, il y a une centaine d'ouvriers (hommes, femmes, et jeunes gens) qui sont payés, pendant trois à quatre semaines, pour faire la récolte ou "battage" du sel. - L'ensemble de ces salaires peut être estimé à un million de francs par an, dont Gruissan profite, soit 300 000 francs de plus que ce qui entre annuellement dans la commune par les caisses des Invalides et Prévoyance de la Marine. - Cela méritait d'être dit, en y ajoutant nos souhaits sincères de prospérité toujours plus grande pour la société des Saline Saint-Martin qui contribue si heureusement au bien-être du pays. |
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Notre promenade dans les rues de Gruissan, telles qu'elles sont dénommées en la présente année 1935, est ainsi terminée. Nous avons exactement compté 72 plaques indicatrices pour 64 places, boulevards, avenues, quais, impasses, rues ou passages. Tounée sans fatigue, car on peut, en cours de
route, stationner devant quelques autres attributions dont j'ai aussi
gratifié la commune, telles que : D'ailleurs, avec ma brochure en mains, les appellations de nos rues ne manquent pas d'être instructives (histoire générale ou local, littérature et autres enseignements). Et il m'importe peu que les recherches, que j'ai dû faire sur tant de dénominations, aient été plus ou moins laborieuses, puisque c'est pour notre Gruissan. |
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Vive Gruissan ! |
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Louis Rachou. |
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Cf : Louis Rachou (ouvrage : les rues de Gruissan en
l'année 1935) F. G. |