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PATRIMOINE NATUREL

Faune

Marin et aquatique

Orphie :

Curieux poisson que cette "anguille" avec son corps allongé et surtout ce long bec fendu jusqu'au niveau de l'oeil, qui lui a valu ce surnom.
L'orphie (Belone belone) peut sauter hors de l'eau quand elle est poursuivie par des prédateurs, notamment les thons. On la pêche dans l'étang, et en mer où elle se déplace en bancs sérrés. Elle est peu appréciée, peut-être de la couleur verte de ses arêtes. L'anguille peut mesurer jusqu'à 70 / 80 cm et dépasser 1 kg.


Anguille :
Le plus mystérieux des hôtes de l'étang : elle se reproduit dans la Mer de Sargasses (à 10 000 km de la Méditerranée ! . . . pour revenir plus tard sous forme de civelle transparente dans les étangs. On l'appelle aussi "pibale" sur la côte aquitaine, où elle est intensivement traquée. Devenue adulte, elle constitue une proie très recherchée par les pêcheurs professionnels, en hivers. En effet ce poisson (Anguilla anguilla), en voie de régression, est aprécié en Italie, allemagne ou hollande et fait l'objet d'une exportation importante. A Gruissan, la bourride d'anguille est un plat excellent servi dans les restaurants durant la période de pêche.
L'importance de cet élément de la gastronomie locale a donné naissance à la "Confrérie de l'anguille" dont les costumes colorés animent les festivités traditionnelles, ainsi que les pittoresques intronisations.


Arapède :
C'est un petit mollusque herbivore (dont il existe plusieurs espèces) :
La Patelle (Patella coerulea, vulgata ...), que l'on appelle aussi "chapeau chinois" ou, sur les côtes océaniques, Bernicle ou Bernique.
Ici son nom dérive du verbe occitant : arrapar qui signifie s'agripper, se coller.
Grâce à un pied formant ventouse il s'accroche solidement et vit sur les rochers, immergés ou simplement battus par les vagues, d'où il est très difficile de le déloger.
Il se déplace toutefois en rampant mais regagne toujours sa place moulée dans la roche.
Dans le langage courant du Midi on donne son nom aux personnes envahissantes, colantes "... quelle arapède !"

Artemia :
Qu'est-ce qui donne sa couleur au flamant rose ? On peut se poser cette question digne d'un jeu radiophonique, quand on les voit flanboyer dans le soleil couchant. C'est bien sûr, la consomation de ce petit crustacé, porteur de pigments caroténoïdes, qu'avec obstination et force cancanements, ils recherchent dans la vase de l'étang.
L'Artemia est un crustacé phyllopode, c'est-à-dire qu'il a les pattes en forme de feuilles. En deux semaines, il atteint sa taille adulte d'environ 1 cm, et sa durée de vie est de six mois. Sa particularité est de se développer dans des eaux dont la teneur en sel est proche de la saturation (260 g/l). Elle a un taux de fécondité très élevé et se reproduit soit par ovoviviparité (expulsion de larves) ou par oviparité 'oeufs) en cas de conditions difficiles. Elle est utilisée en aquariophilie et aquaculture pour ses qualitéq nutritives. Elle a même été consommée autrefois par certaines tribus africaines, et dans cette utilisation pourrait ouvrir des perspectives intéressantes dans les pays en voie de développement.
Mais l'Artemia salina, qui donne aussi leur couleur aux eaux saturées en sel, n'est pas colorée d'elle-même. Elle doit cette teinte à un protozoaire, (Dunaliella salina), qui vit dans les eaux pauvres en azote et phosphore. A la fin de l'été on assiste à ce changement de couleur dans les eaux du Salin.



Balane :
Lorsque vous achetez des moules pour votre paella dominicale, vous devez avant tout les laver et en particulier débarrasser leur coquille des concrétions qui la recouvrent. La plus courante est une excroissance minérale, blanchâtre et conique, comme un petit cratère volcanique solidement fixé. Cest un balane, petit crustacé qui vit à demeure sur le support où il se fixe, après un stade larvaire libre. On a du mal à imaginer qu'il soit un proche parent du crabe, de la crevette ou du homard ; pourtant les crustacés sont multiformes et très nombreux dans les étangs, puisqu'on en compte plus d'une centaine d'espèces. Ils marquent un stade important de l'évolution de la vie ; avec eux apparaît un individu au corps articulé dont chaque partie possède des fonctions bien précises.
Le balane (Balanus improvisus), au corp recouvert de plaques, est comme la moule, son hôte occasionnel, un filtreur.


Bernard l'ermite ou Pagure :
Ce curieux animal appartient au groupe des Anomoures, crustacés décapodes, qui ont la particularité de posséder un ventre mou qu'ils doivent abriter en permanence. Pour ce faire ils "squattent" généralement une coquille vide (souvent nasse ou cérithe) qu'il abandonnent régulièrement pour un appartement plus spacieux, au fur et à mesure de leur croissance. Il est facile avec un masque et un tuba de les voir évoluer en bord de plage. Sous le nom de "Piade" ils servent, plus au Nord de notre région, d'appât pour pêcher la daurade.


Besourde :
Quand on se promène au bord des étangs, particulièrement à l'étang de l'Ayrolle, on est surpris par la grande quantité de coquilles qui jonche le sol, mêlées aux débris végétaux et au sable constituant une plage très particulière, que colonisent généralement un bon nombre d'espèces halophiles. Les "besourdes" y tiennent une place importante. C'est le nom local d'une petite coque (Cardium edule), bivalve filtreur, qui vit à faible profondeur dans les zones vasosableuses de l'étang. Son peu de valeur gastronomique fait qu'elle n'est plus recherchée mais elle a constitué, dans les époques difficiles un appoint non négligeable dans l'alimentation des Gruissanais.
L'accumulation de ces coquilles, ajoutée à d'autres facteurs, constribue au comblement de l'étang, avant de constituer, avec tout le reste du substrat, les roches de demain.


Boeuf :
C'est le nom que porte ici un poisson qu'ailleurs on appelle "rat", ou "rascasse blanche". C'est un proche parent de la vive ; il porte sur le dos la même nageoire dorsale noire qui heureusement n'est pa venimeuse. On n'en dira pas autant des épines situées de part et d'autre de son énorme tête patibulaire dont il vaut mieux se méfier. Sa particularité est un curieux filament émergeant parfois de sa bouche, et restant seul visible quand il s'enterre dans le sable ou la vase. Cet appendice lui sert "d"appât" pour capturer les petits animaux qui constituent sa nourriture. Sa chair est excellente.


Bourse (de sirène) :
Parmi les trouvailles offertes par les laisses, en bord de plage, il en est une qui surprend par son aspect énigmatique. Ce petit réceptacle corné, brun sombre dont les quatres angles sont terminés par des pointes crochues n'est autre qu'un ponte de raie, dite "Bourse de sirène". Les pontes (écloses ou non) sont assez fréquentes sur le rivage surtout après les grosses mers. On pourra aussi trouver la ponte d'un squale, la rousette, semblable à celle de la raie, mais plus grosse et terminée par de nombreuses vrilles qui permettent à l'oeuf de s'accrocher à la végétation aquatique. Il est possible aussi de découvrir des oeufs de seiche, noirs et globuleux, ou des coquillages recouverts des petits oeufs parcheminés de gastéropodes marins.


Bucarde :

Parmi les coquillages que l'on recueille sur les plages gruissanaises les Bucardes sont nombreuses, mais la plus spectaculaire est sans doute la bucarde épineuse (Acanthocardia aculeata) en raison de l'élégante défense dont elle dispose. Défense ou décor, qui peut le dire, ses côtés sont garnies d'une série d'aiguillons recourbés, très semblables aux épines des rosiersou églantiers.
Les poissons qui s'en prennent souvent aux bivalves - certains conchyliculteurs en témoignent - doivent reculer devant une telle protection. Mais ces aspérités épineuses sont assez friables et ne parviennent pas toujours intactes sur le rivage après avoir été roulées par les vagues. Cependant on en trouve parfois de belles après les coups de marin.


Cabote :
C'est le nom local du poisson dénommé le plus souvent Rouget Grondin (Trigla gurnardus) car il grogne quand on le sort de l'eau, ce qui est compréhensible.
Cette francisation de l'occitan cabota (latin : caput) attire l'attention sur la tête volumineuse de ce beau poisson qui figure en bonne place dans la gastronomie méditerranéenne.


Capelan :
Petit poisson de la famille de la morue que l'on trouve parfois dans les filets gruissanais.

Chocha :
Nom local (se prononce tchoutcho, tonique sur le tchou) à l'origine complexe, désignant en général la raie dite "pastenague", dont la particularité est de porter sur la queue un aiguillon venimeux assez redoutable. Commune en Méditerranée elle ne s'approche des côtes qu'en été, où elle est parfois prise dans les filets. Ce vieux surnom occitan qualifie encore une personne pas très futée et dans ce cas il est à rapprocher du mot espagnol chocha signifiant bécasse, au sens proprement ornithologique du terme.


Congre :
Proche parent de l'anguille, le congre (Conger conger) s'en différencie par l'absence d'écaille et une nageoire dorsale plus longue. Ses moeurs sont plutôt nocturnes. Il ne fréquente pas les eaux saumâtres, sa préférence va aux jetées au fond desquelles il s'abrite. Très vorace il n'hésitera pas à venir, même en plein jour, visiter le panier à poissons qui trempe à vos pieds, s'il est bien garni. En cas de belle prise, attention à ses redoutables mâchoires.

Couteau :
Nom populaire d'un bivalve fournisseur, à la coquille longue et étroite, vivant dans le sable. Il est recherché par les pêcheurs qui l'utilisent comme appât dans la pêche du loup. Ce coquillage n'est pas d'une capture facile ; on le detecte grâce à ses orifices de respiration, au ras du sable, mais il s'enfouit très profondément à la moindre alerte. Après les coups de mer, les vagues rejettent parfois de nombreux couteaux sur la grève.
Il existe plusieurs espèces de couteaux ; le plus commun sur nos côtes (Ensis siliqua) à la coquille blanchâtre vernissée, peut atteindre 25 cm. On trouve également le "couteau courbe" (Ensis ensis), plus petit, à la coquille étroite et incurvée.


Crabe :
C'est bien lui le roi de l'étang ! Omniprésent, curieux, batailleur, si vous le taquinez, il va s'avancer, pinces levées, prêt au combat. Envahissant et souvent au détriment des poissons, il remplit inutilement les filets des pêcheurs qui ne savent comment s'en débarasser. On en a même connu qui les déversaient à pleines poubelle sur la voie publique !
Il s'agit le plus souvent du crabe appelé "Crabe enragé" (Carcinus moenas), le plus commun de nos crabes, caractéristique des zones sabloneuses à faible profondeur ; on le rencontre à la plage aussi bien que dans l'étang. Sa carapace dépasse rarement 8 cm de largeur. De couleur vert noirâtre, il est parfois parasité par un autre crustacé, la Sacculine (Sacculina = petit sac) qui se loge entre le thorax et l'abdomen de son hôte, en y provoquant un petit renflement orangé.
En période de mue, car les crabes change de carapace, ils deviennent mous, et sont recherchés par les pêcheurs à la ligne qui les utilisent comme appâts.


Cranquette :
En occitan le crabe mâle se nomme cranc et le crabe femelle cranca, mais on lui applique le plus souvent le diminutif de cranqueta, ou en français "cranquette". A l'entrée de l'hivers, les pêcheurs gardent ces crabes femelles porteuses d'oeufs et les commercialisent, en petite quantité car le tri est long et fastidieux ; la demande est assez faible. On les utilise en cuisine pour diverses préparation purement locales comme la Bourride d'anguilles.


Mâle

Femelle

Crevette :
Nos côtes sableuses ne se prêtent guère à la pêche à la crevette, mais on en découvrira néanmoins quelques unes, qu'il s'agisse de la crevette rose (qui n'est rose qu'après la cuisson) qui se plaît dans les jetées car le rocher est généralement son habitat, ou de la crevette grise préférant les étangs. Cette dernière (Crangon crangon) fréquente les fonds sablonneux dans lesquels elle aime s'enfouir et se nourrit d'algues ou de petits vers. Son nom local est la Gramote.
Comestible, elle est cependant peu appréciée, car très fragile. On lui préfère la rose ou Clergue beaucoup plus rare, avec qui elle cohabite dans l'étang.
Toutes deux sont recherchées par les pêcheurs à la ligne, surtout pour pêcher le loup.


Dauphin :
Ce mammifère marin (Delphinus delphis) très connu et popularisé par les médias, n'a pas bessoin d'être présenté. Sa notoriété n'est pas récente puisque des textes anciens attestent de sa présence dans le Golfe du Lion à l'époque romaine, où il se faisait même l'allié des pêcheurs en rabattant pour eux les bancs de mulets.
La fréquentation de nos eaux par ce sympathique animal est toujour vérifiée par pêcheurs et plaisanciers.
Il ne faut pas le confondre avec le marsoin (Phocaena communis), sans rostre ni de front proéminent, qui lui aussi aime bien les eaux du littorales. Il posait même autrefois des problêmes aux pêcheurs en venant dévorer les poissons dans leurs filets. Jean Boucabeille raconte qu'il devait tirer des coups de fusil en l'air pour les éloigner.


Daurade :
Le nom de ce beau poissons, qui s'écrit aussi "dorade", dérive initialement de l'occitan daurada, en référence aux reflets dorés de ses écailles.
La daurade (Sparus auratus) est un poisson surtout méditerranéen que les naturalistes baptisent aussi parfois (Chrysophrys aurata) en raison des tâche d'or qui entourent ses yeux.
C'est un peu le poisson fétiche de Gruissan, où il jouit d'une grande popularité, surtout sous sa forme de "saucanelle", car le nom de "daurade" désigne généralement un indivudu de plus de trois ans. Avant d'atteindre cet âge adulte, elle devrat passer successivement par le stade de "saucanelle" (moins d'un an), "paumarenque" (1 à 2 ans), et "treneque" (2 à 3 ans).
Les daurades adultes pondent leurs oeufs généralement en mer, en bordure des côtes.
Portés par les courants, ces oeufs rentrent dans le graus et vont finir leur incubation dans les étangs. C'est là que les petites daurades, naissent ou se développent jusqu'à la fin de l'été, grâce à la richesse biologique de ce milieu. D'une grande voracité, elles se déplacent souvent en bancs, et font alors la joie des pêcheurs à la ligne, dont la densité augmente sur les rivages lagunaires. Aux premiers grands coups de Cers de l'automne, avec l'abaissement de la température des eaux, les petites daurades partent en mer pour y continuer leur vie. Ce phénomène, le même dans la plupart des étangs côtiers, donne lieu à des scènes pittoresques, en particulier à Sète, à la sortie de l'étang de Thau, où les pêcheurs sont au coude à coude.
Les daurades adultes possèdent une mâchoire redoutable qui leur permet de broyer la coquille des bivalves ; elles font alors des dégât dans les parcs de conchyliculture qui leur servent de garde manger. Une "daurade royale" peut atteindre la taille de 70 cm et peser plusieurs kilos.



Daurade

 


Daurade royale


Hippocampe :
Ce petit poisson à la curieuse morphologie est bien connu pour son mode de reproduction. La femelle introduit les oeufs dans la poche incubatrice du mâle qui met au monde les petits.
L'Hippocampe (Hippocampus hippocampus) vit à une dizaine de mètres de profondeur dans les herbiers.
Il échoue parfois dans les filets des pêcheurs, ou après les tempêtes dans les laisses, en bord de plage.


Huître :
Il existe de nombreuses espèces d'huîtres, mais seulement deux sont élevées en Méditerranée. L'huître sauvage (Ostrea edulis) ou huître plate était consommée et exportée par les Romains, mais elle fut détrônée au 19ème siècle par l'huître portugaise (Crassostrea angulata), cette espèce plus méridionale se prêtait mieux à la commercialisation. Elle fut décimée par une maladie dans les années 1971 et remplacée par l'huître japonaise, ou huître creuse (Crassostrea gigas). Avec elle furent introduites aussi d'autres espèces végétales, comme des algues (Sargasse tronquée) ou animales, qui vivent et se développent en mer et dans les lagunes.
L'huître plate, indigène, à coquille ronde, redoute les eaux chaudes ; elle est beaucoup plus fragile et largement supplantée par l'huître creuse. Celle-ci de forme allongée peut mesurer 15 à 20 cm. Elle pond en juin et juillet de très nombreux oeufs (entre 10 et 200 millions), mais les larves sont difficiles à capter, et le naissain pour la conchyliculture doit être importé. Comme la moule elle est un bivalve qui filtre l'eau de mer pour retenir les micro-organismes nécessaires à son alimentation, à raison de 6 litres / heure.



huître creuse


huître plate


huître ronde

Juèl :
Nom occitan s'écrivant aussi joël ou jol et désignant un petit poisson, l'Athérine. Il existe plusieurs espèces d'Athérines dont les noms varient suivant les régions : Sauclet, Cabot, Cabasson . . .
Ici le juèl local appartient à l'espèce (Athérina boyeri), la plus petite. Il constitue l'essentiel de ce que l'on trouve sur l'étal du poissonnier sous le nom de "petite friture".
Le juèl est, avec l'Anguille ou la "Lisse", un des rares poissons que l'on trouve en hivers dans les étangs.


Loup :
Nom méditerranéen du bar (Dicentrarchus labrax). Poissons migrateur, le Loup se reproduit en mer, mais vient se nourrir dans les étangs où il voisine avec la lisse.
Tenu en haute estime par les pêcheurs en raison de sa chair savoureuse, il est très recherché. Ici le petit loup est un "loupet".


Maquereau :
Il est l'un des poissons les plus pêchés au monde, bien reconnaissable grâce à son dos vert, rayé de noir et à sa queue profondément échancrée. Tour à tour prédateur et proie, cet étrange poisson (Scomber scombrus) ne possède pas de vessie natoire ce qui l'oblige à nager en permanence. Passant une partie de l'hivers à dormir, il forme à partir du printemps des bandes nombreuses qui viennent hanter nos côtes.
Au mois de juin, on fait de belles pêches de jeunes maquereaux à partir des jetées en appâtant à la "meulette", petits poissons qui se regroupent dans les canaux et que l'on capture à l'épuisette.
On retrouvera en été le maquereau sur l'étal des poissonniers ou dans les filets des pêcheurs de Gruissan où on le nomme "Baïrat"


Masère :
On désigne sous le nom de "Masère" l'anguille argentée pour la différencier de l'anguille verte sédentaire dans l'étang.
Les "Masères" quittent l'étang, par nuit sans lune aux premiers froids d'octobre ou novembre.


Méduse :
Les méduses appartiennent à l'embranchement des Cnidaires qui comptent des individus relativement autonomes comme les méduses, ou fixés, ressemblant à des plantes (anémones). Ces animaux marins translucides au corps mou et gélatineux ont généralement une forme d'ombrelle qu'elles contractent pour nager, chassant l'eau vers l'arrière, produissant ainsi une lente propulsion. Ce qui les rend désagréables se sont les céllules urticantes disposées sur leurs tentacules. Celles-ci leur permettent de paralyser les petites proies dont elles se nourrissent. Leur contact est parfois cuisant pour la peau humaine. L'irritation est comparable à celle provoquée par les orties.
Les méduses sont souvent groupées en banc que les courants marins poussent vers les côtes et elles viennent s'échouer ensuite sur les plages. Ces migrations restent assez mystèrieuses, mais correspondent à des "blooms", sorte de proliférations soudaines, à mettre en parallèle avec des conditions climatiques assez précises (régime anticyclonique, périodes de sècheresse, hautes pressions atmosphériques, chaleur). Des cycles d'une douzaine d'années ont été mis en évidence. Le développement important de ces animaux est expliqué quelquefois par la raréfaction de leur prédateur, les tortues, qui meurent après l'ingestion des sacs plastique, de plus en plus nombreux dans les eaux marines.
Les problèmes que posent les méduses sur nos côtes ne se limitent pas à la gêne pour les baigneurs. Les premiers à en faire les frais se sont les pêcheurs qui les ramènent dans leurs filets. Quand on sait que ces aimables bestioles sont composées de 90 % d'eau (98 % chez certaines) on imagine leur poids surtout lorsqu'il s'agit de grandes espèces. D'où encombrement gênant des filets qui deviennent inefficaces et charge excessive qui à la remontée occasionnent des déchirures, temps perdu au nettoyage.
Heureusement, ces phénomènes sont assez rares et limités dans le temps. On a cependant vu, en mai 1998, les pêcheurs arrêter leurs activités durant quelques jours en raison d'une invasion trop importante.




Melette :
Très proche parent du hareng qui n'existe pas en Méditerranée. Le Sprat (Clupea sprattus), est un poisson marin qui vit près des côtes et fréquente aussi les eaux saumâtres. Ce minuscule poisson se déplace dans les canaux en bandes nombreuses et scintillantes. Seuls les gros sujets (13 / 16 cm) s'écartent des côtes, et sont capturés par la pêche industrielle ; fumés, ils sont très appréciés dans les pays scandinaves. Ici la melette, de la taille d'un petit juel, est capturée à l'épuisette pour servir d'appât "vif" destiné au maquereau ou bar.
Etymologie : Occitan : méla = lame, lat : lamella.


Mercierella :
(mot latin devant son origine au professeur de zoologie L. Mercier qui découvrit cette espèce en 1921). Les Polychètes sont des vers marins vivant soit librement en fouisseurs comme les Escabènes, soit des Tubicoles, c'est-à-dire enfermés dans des tubes calcaires qu'ils sécrètent ; c'est le cas des Serpules adhérant souvent aux coquillages. Parfois appelés "Cascales", une espèce : Mercierella enigmatica, vit en tubes agglutinés les uns aux autres, jusqu'à constituer de véritables récifs de type corallien. On constatera ce phénomène si l'on se promène par fort vent de Cers autour de l'étang de Campignol, en voyant émerger par basses eaux, les nombreux "tufs" qui le hérissent. On comprend qu'il sont une entrave à la circulation des bateaux de pêche, obligés de les éviter, en raison des risques pour les hélices des moteurs. On a parfois considéré que la prolifération de ces vers avait pu être favorisée par la marinisation de l'étang.


Moule :
Cette variété de lamellibranche, bien connue sur toutes les côtes rocheuses, vit accrochée aux rochers au moyen de byssus, familièrement nommé"barbe", que secrète une glande du pied.
L'espèce la plus répandue en Méditerranée (Mytilus galloprovincialis), se différencie de l'espèce atlantique par une coquille plus courte et plus large, aux lignes de croiussance très marquées.
A Gruissan, les moules se développent également dans les étangs, où elles constituaient autrefois un intéressant complément alimentaire.
Aujourd'hui, la moule est à la base d'une activité conchylicole importante.
La ponte de la moule s'échelonne de décembre à juin ; les larves qui en sont issues dérivent au gré des courants venant, pendant un laps de temps variable, s'ajoute au zooplancton, avant de se fixer sur les supports les plus divers. Cette faculté est mise à profit par la conchyliculture qui récupère ainsi le naissain. Elle atteint la taille adulte (7 à 8 cm) en 12 à 15 mois.
Ces bivalves filtrent une grande quantités d'eau : 4 litres / heure pour une moule de taille commerciale. La conséquence de ce mode d'alimentation est l'accumulation de germes dans la chair de ces coquillages, en milieu insalubre. La concentration dans les tissus peut être de 10 à 100 fois supérieure à celle de l'eau dans laquelle ils vivent, faisant de ces mollusques des organismes très sensibles à la qualité du milieu naturel. Toute variation sera immédiatement amplifiée par cette faculté de concentration et décelable par des analyses. C'est pourquoi ces coquillages sont aussi utilisés comme révélateurs de la qualité des eaux littorales.



Mounéo :
Terme purement local désignant un petit poisson qui vit dans l'étang en compagnie des "juels".
De moindre qualité gustative, il est souvent rejeté par les pêcheur au moment du tri.
Il s'agit d'un petit gobie (Gobius minutus), vivant aussi en eau douce et portant suivant les endroits des noms différents : Aphie, Buhotte, etc. Il en existe plusieurs espèces.
Les Gobies possède dans leur famille le plus petit poisson et aussi le plus petit vertébré au monde, le Gobie des Philippines mesurant 9 mm.
Notre "mounéo" atteint 8 à 10 cm, fait son nid dans les coquilles vides, où les oeufs sont couvés par Monsieur Gobie, qui les défend avec agressivité.


Mulet : (ou muge)
Ce poisson de la famille des Mugilidés est un des plus communs dans les étangs. C'est lui que l'on voit le plus fréquemment s'éloigner rapidement quand on longe le bord de l'étang ou des quais. A Gruissan, il porte généralement le nom de "lisse", mais suivant les régions on peut le trouver sous le nom de "lesse".
C'est un poisson élégant, fusiforme, à grosses écailles et à petite bouche.
Il existe plusieurs espèces qui ne se distinguent que par des caractères anatomiques difficilement observables.
Cependant le mulet doré (Liza auratus) vivant dans les eaux côtières, aimant les fonds rocheux, est reconnaissable à la grande tache dorée sur l'opercule et les reflets dorés sur le dessous de la tête et les flancs.
Quand au mulet sauteur (Liza saliens) il est facilement repèrable aux sauts qu'il exécute hors de l'eau pour, dit-on, se débarrasser de ses parasites. Il utilise aussi cette astuce pour échapper aux filets tendus par les pêcheurs.
C'est lui que vous verrez jaillir hors de l'eau dans la phase terminale de la "Caluche", lorsque la poche arrive à terre, et que l'animal traqué parvient ainsi à ce libérer.
Le mulet se déplace souvent en bancs, mais on ne le prend que rarement à la ligne, sauf les individus jeunes qui se laissent parfois tenter par les escabènes offerts aux soucanelles.


Mulet doré

Mulet sauteur

Natice :
On trouve parfois sur la plage des coquillages ; c'est souvent le cas des coquilles de tenilles, qui portes un petit trou cylindrique. Il s'agit là d'un bivalve ayant été victime d'une Natice.
Il existe plusieurs espèces de cet escargot de mer (Natice Joséphine, Marbrée, à mille points, etc). Tous sont des "tueurs", se nourrissant de la chair de certains bivalves comme la tenille ou la moule. Pour ce faire, ils explorent le sable grâce à leur pied démesuré, à la recherche d'une proie. Ensuite il perfore la coquille au moyen de leur radula, lame cornée râpeuse, qu'ils utilisent comme perceuse, et aspirent la chair molle de leur victime.
L'homme, beaucoup plus civilisé, utilise un couteau à huîtres ...


Natice Joséphine

Natice marbrée

Natice à mille points

Oursin :
Les Oursins font partie, avec les étoiles de mer, de la famille des Echinodermes (du grec Ekinos = Hérisson).
Ces animaux au corps couvert de piques vivent généralement sur les rochers, où ils broutent paisiblement des algues au moyen d'un curieux appareil bucal appelé "Lanterne d'Aristote". Sur nos côtes sableuse, ils sont relativement rares, mais on en rencontre dans les jetées ou sur les enrochements du canal du Grazel. Ici, la quantité de "corail" qu'ils contiennent est en général inssuffisante pour qu'ils soient considérés comme commestible. Notons au passage que ce fameux corail est constitué par des glandes génitales de l'animal, jaunes chez les mâle, rose chez les femelle.
Dans les laisses de la plage on découvre des tests (enveloppe minérale dépourvue des piquants) roulés par les vagues, et recherchés par les collectionneurs de souvenirs marins.
Plutôt qu'un traité zoologique, pourquoi ne pas lire les réflections inspirées à Salvator Dali par l'oursin qu'il qualifie de "créature chargée de gravité royale, dans laquelle se trouvent résolues toutes les splendeurs et les vertus magique de la géométrie pentagonale ... il est monde, coupole et couronne en même temps, en un mot, l'univers." ?


un test
(enveloppe minérale dépourvue des piquants)

Corail de l'oursin

Pageau :

Comme le Sar, la Bogue ou la Daurade, le Pageau appartient à la famille des Sparidés. Il est facilement identifiable à sa belle couleur rose, tirant même vers le rouge dans la partie supérieure du corp.
Il fréquente nos côtes du printemps jusqu'à la fin de l'été, se nourrissant de mollusque et de petit poissons.


Palourde :

Ce mollusque bivalve (Venerupis decussuta) vit dans la vase des étangs et son ramassage constitue une activité complémentaire pour les pêcheurs professionnels, seuls habilités à en pratiquer la collecte. Ce que semblent ignorer ou oublier bien des gens pataugeant dans l'étang.


Pied-de-pélican :
Ce curieux nom désigne un élégant petit coquillage assez commun sur nos plage. Il s'agit d'un mollusque gastéropode (Aporrhais pespelecani) de 3 à 4 cm qui se nourrit de plancton.


Plancton :
C'est l'ensemble des êtres vivants, souvent de très petite taille, entraînés par le mouvement des eaux marines ou douces. On distingue le phytoplancton composé dénormes quantités d'algues microscopiques (diatomées, sargasse etc) du zoo-plancton peuplé d'animaux (méduses, larves, oeufs etc) se nourrissant du précédant.
Le Necton lui, est composé des êtres dotés d"une autonomie propre.
Les étangs sont le siège d'une vie intense où la faible profondeur et l'ensoleillement créent les conditions favorables à un véritable "bouillon de culture", grand producteur de plancton. Cela explique la prolifération des alevins qui y trouvent une nourriture infiniment plus abondante et variée qu'en mer.
En ce qui concerne le phytoplancton, on assiste pepuis quelque temps à une prolifération cyclique d'algues toxiques posant des problèmes de santé, notamment par l'intermédiaire des coquillages. Les espèces les plus surveillées par les services sanitaires veillant à la salubrité de l'eau, sont Dinophysis (symptômes gastro intestinaux) et Alexandrium (symptômes neurologiques). Les coquillages filtreurs, en se nourrissant, absorbent ce phytoplancton et concentrent après digestion cette toxine dans leur chair. Aucune explication n'a été donnée jusqu'à présent à ce phénomène de prolifération brutale appelé "bloom".L' Alexandrium est connu dans les eaux du Golfe du Lion depuis le début du siècle (travaux de Pavillard) mais aucune toxicité n'avait été notée car les quantités trouvées n'étaient pas importantes. Il est apparu sur la côte audoise en 1996.


Plie :
Poisson plat, appelé aussi "Carrelet", pêché autrefois en abondance dans les étangs de Gruissan et en mer et qui a presque complétement disparu. Le matériel spécifique qui servait par le passé à sa capture est maintenant devenu caduc.


Poulpe :
Ce mollusque céphalopode (Octopus vulgaris) comme son nom latin l'indique possède huit bras garnis de ventouses dont il se sert habilement pour capturer ses proies.
On le trouve ici dans les jetées où il est souvent la victime toute désignée des chasseurs sous-marins débutant qui écument inlassablement l'été ces rochers immergés.
C'est une proie facile car relativement passive, n'ayant pour seule défense qu'un remarquable mimétisme.
Quand on arrive à l'approcher sans agressivité il se révèle différent de l'image d'Epinal véhiculée par son assimilation à la mythique "pieuvre".
Il devient alors familier, voire joueur.


Rouget :
Le Rouget est l'un des poissons les plus appréciés parmi les produits de la pêche locale.
Il existe deux espèces : le Rouget dit "de vase" (Mullus barbatus) et le Rouget "de roche" (Mullus surmuletus), aussi recherchés l'un que l'autre pour leur qualité gustative.
Le Rouget de vase est en général plus petit et l'angle de son front est plus abrupt. Il est assez courramment capturé par les pêcheurs à la ligne près des digues à Gruissan.
Ce poisson est une vieille connaissance en Méditerranée où dans l'Antiquité il était dédié à Diane. Les Romains qui en raffolaient, en faisaient l'élevage dans des lagunes. Ces gens raffinés le servaient vivant à table pour le voir changer de couleur en mourant, ou le noyaient dans du vin pour en faire un médicament.


Rouget de vase

Rouget de roche

Saint Pierre :
Saint Pierre étant pour d'évidentes raisons bibliques le patron des pêcheurs, tieny à Gruissan une place éminente, sous la forme d'une statue. Celle-ci, probablement une ancienne figure de proue de navire, est concervée à la prud'homie, et honarée le jour de sa fête, le 29 juin.
C'est aussi sous ce nom que l'on désigne un poisson (Zeus Faber) d'excellente qualité gastronomique, incontournable dans la bouillabesse.
Il est reconnaissable à la tache ronde qui orne san flanc.


Sar :
De la même famille (Sparidés) que Daurade, Bogue, Saupe ou Pageot, le Sar (Diplodus sargus) est parfois appelé aussi "Sargue", ce qui est plus conforme à l'étymologie latine. C'est un joli poisson que l'on trouvera parfois dans les filets des pêcheurs, mais que l'on prend assez couramment à la canne, à partir des jetées. Il s'aventure aussi dans les étangs où il voisine avec une espèce très proche (Diplodus vulgaris) reconnaissable aux deux larges bandes noires au niveau des opercules et de la queue.

Diplodus sargus

Diplodus vulgaris

Sardine :
La sardine est l'un des poissons les plus communs sur l'étal des poissonniers. D'une taille moyenne de 15 à 20 cm, le dos bleu-vert, les flancs argentés, elle est recouverte de grandes écailles caduques, tombant facilement.
Dotées d'un instinct grégaire très puissant, les sardines se déplacent en bancs compacts, auxquels se mêlent souvent des anchois. Elles s'approchent de nos côtes en été en suivant le déplacement du plancton, le tout étroitement dépendant de la température des eaux.
Les sardines sont très recherchées, mais aussi par leurs congénères maquereaux, dont elles constituent le plat favori ... ces derniers étant consommés à leur tour par dauphins et thons. Malgrès de tels prélèvements par hommes et prédateurs, si l'on constate une baisse des prises, elles restent encore assez abondantes. Il faut dire qu'elles sont douées d'une grande fertilité, chaque femelle pouvant pondre jusqu'à 60 000 oeufs.
Ce poisson a tenu une grande place dans l'économie locale, surtout quand fonctionnaient encore les grandes "traînés" (Gateou) ou "Caluches".
Ces activités occupaient de nombreuses personnes du village, qui après leur travail (vigne, salin, etc) allaient la nuit "tirer la traîne", pour arrondir leurs fins de mois, sachant que la rétribution était faite en nature, sur la pêche quotidienne. Les prises étaient, à cette époque, très importantes, les barques rentrant souvent pleines à raz bord d'une cargaison brillant sous la lune.
Ces pêches traditionnelles disparaissent peu à peu, concurrencées par les techniques industrielles ; les pêcheurs se sont tournés vers d'autres modes comme le "Lamparo", où la sardine est attirée la nuit dans les filets au moyen de puissant prjecteurs. Cette pêche subsiste encore dans des ports voisins, surtout catalans. Puis ont été utilisés les filets dérivants au large, que l'on "cale" le soir au couchant, et qu'il faut aller relever avant le lever du soleil. Mais aujourd'hui à Gruissan, plus rien n'existe de tout cela.
Les Gruissanais ont toujours été friands de sardines, qu'il s savaient accommoder de multiples manières : frites, grillées, en beignets, en escabeche, salées comme des anchois ou préparer à l'huile. Mais la plupart de ces techniques culinaires ou de conserves, ont fortement régressé.
Subsiste la "sardinade" où le poisson est grillé en grande quantités sur des feux de sarments, lors de manifestations festives estivales.
Dans l'époque de fébrilité qui est la nôtre, il semble plus simple d'acheter au supermarché une boite de sardine à l'huile que de la préparer soi-même. Toutefois voici une recette gruissanaise qui a fait ses preuves et qui, gustativement, ne déçoit pas.
Pour une conserve d'un demi litre, réserver quelques belles sardines que vous allez vider, après leur avoir coupé la tête. Un peu d'habitude vous montrera que cette opération s'effectue d'un seul geste. C'est important si l'on veut préparer de nombreuses conserves.
Etaler les poissons dans une passoire plate si possible, ou un tamis, les saupoudrer modérément de sel ("Fleur de sel" du salin de Gruissan, par exemple ...) et les laisser égoutter toute la nuit.
Le lendemain, essuyer soigneusement les poissons avec du papier avsorbant et les ranger dans la conserve, en laissant subsister un léger vide. Ajouter les aromates de votre choix. On peut mettre : ail, thym, ou rondelle de citron et arroser d'une généreuse cuillère à soupe de bonne huile d'olive. Dans certaines recettes on met de la purée de tomate. Fermer la conserve et la faire stériliser trois heures à partir de l'ébullition.
Comme disait ma grand mère : "... et c'est bien bon !"


La sardine

Banc de sardine

La caluche "la traîne"

Embarcation pour le lamparo

Sardinade

Saupe :
Très proche de la Bogue, la Saupe (Boops salpa) est une espèce végétarienne, qui l'été, vit très près du bord.
Tout corps plongé dans l'eau, équipé d'un tuba et d''un masque, va croiser immaquablement des troupeaux de Saupes, broutant tranquillement dans les rochers des jetées.
Peu farouches, si l'on ne tente pas de gestes agressifs, on peut facilement admirer le miroitement de leurs corps brillants rayés de jaune et de bleu.


Saurel :
Ce poisson, nommé aussi "chinchard" dans l'Atlantique, est plutôt une cible de la pêche industrielle.
Dans sa version méditerranéenne (Trachurus mediterraneus), il se prend parfois dans les filets gruissanais.


Seiche :
La Seiche (Sepia officinalis) est un des curieux habitants épisodiques de nos côtes. On la rencontre en bord de mer, dans les herbiers ou dans les jetées, surtout au printemps. Assez passive en apparence, elle peut se déplacer très rapidement en utilisant un puissant jet d'eau qui la propulse en arrière, pendant qu'elle projette un épais nuage d'encre noire, destiné à protéger sa fuite. On trouve parfois sur les laisses de mer des "os" de seiche qui constituent sa coquille interne, ou parfois ses oeufs, en grappes noires luisantes.
On pêchait autrefois à Gruissan de grandes quantités de seiches quand, en février ou mars, elles viennent pondre près de la côtes.
La gastronomie accommode ces céphalopodes dans des plats très appréciés dont la "Rouille" est un des fleurons. On utilise aussi en cuisine de petites seiches (3 à 6 cm) que l'on nomme "sépious" ou "sépions" "semblables à la seiche naissante" comme disait le grand Rondelet qui a laissé son nom à cet espèce (Sepiola rondeletti).


Os de seiche

Oeufs de seiche

Serpule :
On trouve parfois, fixés sur les coquillages ou les rochers, des tubes calcaires qui sont l'oeuvre de vers marins : les Serpules (Serpula) vivant dans cet habitat particulier qu'ils sécrètent. Un autre type de vers Polychète, plus petit, prolifère dans les étangs (Mercierella enigmatica).


Syngnate :

Applé aussi "anguille de mer", "petite anguille", mais à ne pas confondre avec l'Orphie, le syngnate (Syngnatus acus) est un étonnant poisson qui donne son nom à la famille des Syngnatidés à laquelle appartien l'hippocampe.
Son corps serpentiforme est dépourvu d'écailles, mais porte des plaques osseuses formant des anneaux. Son museau est tubulaire et se termine par un orifice buccal sans dents, qui lui sert à aspirer ses proies comme avec une pipette.
On le voit rarement à sa taille adulte (30 / 40 cm). Le plus souvent des individus jeunes se trouvent mélangés aux "juels". Il vit dans des herbiers, adoptant un remarquable mimétisme, il s'y reproduit, avec son cousin l'hyppocampe : dans ces deux espèces c'est chez le mâle que se fait l'incubation des oeufs.


Tenille :
On l'appelle ici "Tenille", un petit mollusque bivalve qu'ailleurs on nomme "Telline" et qui est très recherché au bord de la mer, où il vit dans l'eau, enfoui sous quelques centimètres de sable.
Il existe plusieurs espèces proches les unes des autres, mais la plus fréquente, pêchée ou vendue sous le nom de Tenille est Donax trunculus reconnaissable aux bords intérieurs violets et crénelés. On rencontrera aussi une proche parente, (Tellina nitida), ou (Tellina pulchella), cette dernière beaucoup plus petite possédant une jolie et fragile coquille rose.
Les Tenilles ont longtemps tenu une place importante dans la vie gruissanaise. On les pêchait en grande abondance dans les bancs de sable, sous les premières vagues de la plage, au moyen de la "Maïne". Elles faisaient l'objet d'un petit commerce local, les épouses des pêcheurs les vendant au porte à porte.
Les Tenilles sont devenues beaucoup plus rares aujourd'hui, pour diverses raisons, dans lesquelles la modification de la qualité des eaux et la surexploitation tiennent une grande place. Si l'on voit encore quelques "maïneurs", ils sont bien loin de récolter les quantités impressionnantes du passé. Ce travail était parfois très pénible, car pratiqué toute l'année, il obligeait même en hivers, à passer plusieurs heures avec l'eau jusqu'à la taille, sans protection particulière.
La Tenille peut être consommée crue, comme tout coquillage, mais est en général cuisinée.
Il est nécessaire au préalable de la laisser dégorger, car elle contient toujours un peu de sable qui pourrait crisser sous les dents. Poêle et persillage en font ensuite un plat délicieux.



Thon :
Il existe plusieurs espèces de Thons fréquentant la Méditerranée. Le plus pêché est le Thon rouge (Thunnus thynnus). Il est le plus apprécié, car il peut atteindre un poid respectable (jusqu'à 700 kg) et sa chair savoureuse est comparable à celles des mammifères, ce qui à valu le qualificatif de "steak de la mers". De tous les poissons, elle est aussi celle dont le sang contient le plus d'hémoglobine qui permet de fixer en grande quantité l'oxygène dissous.
Nageur remarquable, il ne s'arrête pratiquement jamais, car comme d'autres espèces, sa respiration dépend de la circulation continue d'un courant d'eau qui pénètre dans les branchies par la bouche ouverte.
La forme de son corp est une merveille hydrodynamique, et lui permet d'atteindre des vitesses élevées (80 à 90 km/h). Toutes ces dispositions expliquent la longueur des migrations qu'il entreprend pour des raisons nutritives ou reproductives. Il fréquente nos côtes au printemps et en été.


Vive :
Parmi les dangers qui guettent le baigneur sur la plage de Gruissan, si l'on excepte les requins (non, je plaisante !), le plus redouté est la Vive, encore appelée "Araignée" ou "Iragne" en gruissanais. Ce poissons, dont il existe plusieurs espèces, (Trachinus draco, Trachinus araneus, Trachinus vipera), possède une tête assez peu sympathique, avec une bouche tournée vers le haut et des yeux situés sur le dessus de la tête. Sa particularité la plus dangereuse est de rester souvent enfoui dans le sable en ne laissant dépasser que la nageoire dorsale noire. Le pied nu imprudent qui se pose sur cette seringue à venin éprouve rapidement une douleur souvent ressentie comme intolérable, durant de (très !) longues minutes.
Dans la plupart des cas, excepté la douleur, cette piqûre n'a pas de suites sérieuses. Chez certains sugets sensibles, l'intervention d'un médecin, qui indiquera antihistaminiques ou corticoïdes, sera nécessaire. En général, on se contente sur place des remèdes de fortune que l'entourage ne manquera pas de signaler. Ils peuvent être aussi pittoresques qu'inefficaces, comme faire pipi sur la piqure !
Attention à ceux qui préconisent l'incision ou autres interventions barbares. A l'expérience, le plus efficient semble être de plonger (quand c'est possible) le membre piqué, souvent le pied, dans de l'eau chaude. Au bout de quelques minutes, la douleur s'estompe sans autre conséquence.
Risquent d'être piqués aussi les pêcheurs à la ligne, qui sans précaution saisiront le poisson à pleine main, car outre la nogeoire dorsale, deux autres aiguillons sont disposés sur les opercules. On peut pêcher ces poissons au bouchon, en bord de plage, les jours de forte houle, dans les premières vagues.
Leur valeur gastronomique les font rechercher pour la bouillabesse et la soupe de poissons où ils sont indispensables.

Cf : Gruissan de A à Z de Jean-Claude COURDIL
F. G.