
A Gruissan, cité
maritime, les vestiges matériels sont rares. Le Château de
Gruissan (dites tour Barberrousse) et le tombeau de la douleur (famille
Bouis) mis à part, il reste de modestes et précieuses preuves
du savoir-faire de nos artisans compagnons. Celles-ci concernent principalement
les caveaux et tombeaux érigés à la mémoire
des marins disparus en mer : d'abord les cénotaphes du cimetière
marin des Auzils ; puis au cimetière du village, les tombeaux familliaux
sculptés dans la pierre de Pech-Maynaud par les maîtres-carriers
François Alléon et fils, Louis Bonnot dit le Moro et Elie
Valla. D'autres tombes, plus modestes mais différentes des autres,
commémorent des évènements douloureux : François
Alléon a sculté la pierre tombale en forme de colonne brisée,
en hommage à son fils Félicien qui fut l'une des premières
victimes de la guerre de 1914. On peut aussi admirer, dans le même
cimetière la tombe de ce marin anglais retrouvé mort sur
la côte (1914-1918) et qu comporte une sculpture en relief représentant
les armes du Royaume-Uni. Des stèles de pierre, dédiées
à l'ensemble des défunts, sont honorées le jours
des Trépassés par une procession de fidèles. Enfin,
dans le village quelques monumments en pierre sculptée attestent
du savoir-faire de nos compagnons : le Griffoul, oeuvre de Ferdinand,
le monument aux Morts (H. Bonnot et E. Valla), les stèles des calvaires
de la Croix Blanche et de la Fontaine, de beaux encadrements de portes
et portails avec, parfois clef de voûte sculptée et ... "les
5 moulins à blé" dont il ne reste aujourd'hui que les
vestiges d'un seul d'entre eux.