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PATRIMOINE CULTUREL

PERSONNAGES CELEBRES

Pierre Labatut

1915 - 1984


Fils cadet de Félicité Marthe Alléon (blanchisseuse) et de Baptiste Labatut (navigateur au long cours), Pierrot est né au début de la 1ère guerre mondiale, le 4 février 1915.

Au décés de son père en 1931, il devient à 16 ans l'homme de la famille.

Son grand-père est décédé depuis 6 ans, tandis que ses soeurs aînées ont quitté le cercle familial.

Petit fils de tailleur de pierres, son prénom lui était prédestiné, mais il hérita du sobriquet de son père "Piston".

Comme son grand-père c'était un bâtisseur, mais le temps de la pierre était révolu.



Au décés de son père, Pierrot se forme au métier de maçon en qualité de manoeuvre auprés de Pierre Garrigues.

Il travaille à la construction de digues du salin et aux bâtiments.


De 1936 à 1939, il effectue 3 ans de régiment dans le 4ème Génie à Grenoble, puis il est rappelé 1 an comme réserviste en 1940.


A son retour, il épousera en 1941 Justine Commenge, la soeur de son beau-frère Joseph.

Sous la seconde guerre mondiale, il est réfugié à Sainte Colombe sur Guette, avec sa fille aînée Jeannette (1942) âgée de quelques moins, sa femme, sa mère, sa soeur Marinette, son beau-frère et ses neuveux.

C'est pendant cette période qu'il sera l'heureux papa de Robert (1945).

A la libération, il s'installe à son compte et mène de front les fondations de sa famille et son travail d'artisan maçon qui lui vaudra une belle réputation.

En 1947 naît Martine, sa fille cadette.

Aujourd'hui, celle ci se souvient :

" Il était très attaché au mode de vie à l'ancienne, non seulement pour le travail mais aussi dans son quotidien, sa façon de vivre, de se loger, de s'habiller.

Toute innovation, tout progrès lui paraissait suspect, inutile.

Sous cet aspect rustre et archaïque se cachait une curiosité intellectuelle : il lisait beaucoup, s'intéressait à l'actualité, aux évenements nationaux et internationaux qu'il jugeait et commentait.

Il adorait établir des dialogues avec des gens qui disait-il "étaient instruits".

Lui n'avait pas fait d'études "car petit il était fragile, souvent malade, donc absent de l'école".

Le fait d'échanger des avis, des opinions avec les professeurs, les instituteurs, les ingénieurs, des personnages amis qu'il admirait, lui redonnait confiance et lui faisait dire "Je ne suis pas si couillon que ça ... mais j'ai l'intelligence qui s'est développée tard".

Sa mémoire phénoménale étonnait nombre de gens, en tout cas elle a fait l'admiration de ses petits enfants qui jouaient à l'interroger sur tel ou tel fait.

Il rétablissait alors l'histoire avec dates, anecdotes et noms précis à l'appui.

Il cherchait le contact humain.

Pendant des décennies, il a été au centre de rassemblement "devant la porte".

Tous les jours à 13h par tous les temps il rejoignait des voisins : Jérôme, François, Etienne, Léon A et Léon M ... jusqu'à l'heure de la reprise du travail, ils discutaient.

C'était un rituel, un rendez-vous amical dehors et debout.

Plus tard, il a installé un banc devant chez lui. C'était plus confortable. Ce banc n'est jamais resté vide. Dés qu'il s'y asseyait, arrivait quelqu'un.

C'était une force de la nature, rude et résistant à tous les efforts physiques qu'il s'imposait.

Et pourtant, il va subir un traumatisme violent face à la maladie incurable de sa femme.

Après le décés de "Titine" en 1977, il lui faudra un certain temps pour retrouver sa verve.

Mais voilà qu'en 1984, il est terrassé par une maladie aussi surprenante que grotesque.

Lui si gaillard, promenant sa carcasse imposante, est piqué par une tique, un minuscule parasite.

Pierrot ne survivra pas à la fièvre boutonneuse méditerranéenne, infection guérissable si prise à temps.

Il ne s'était jamais fait suivre par un médecin.

Aussi nous ignorons qu'il était diabétique.

Or dans son cas, le diabète était un facteur aggravant".

Cf
: Mignard Nicolas - Le Cercle Généalogique Gruissanais.
F. G.