PATRIMOINE CULTUREL
PERSONNAGES CELEBRES
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Martin Alléon
1909 - 1983
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Martin, fils de François et
Françoise Alléon, né le 10 novembre 1909, est le
dernier d'une fratrie de 13 enfants, sans compter les fausses couches. |
19 ans le séparaient d'Andréa
Alléon sa soeur aînée, si bien qu'il n'avait
que 5 ans de plus que sa nièce Anna Batut (épouse de Lucien
Carel). |
Enfant, il est allé à l'école par intermittence
jusqu'à l'âge de 11 ans. |
Il débute à la carrière de Pech Maynaud, aux côtés
de son père, mais très tôt il devient employé
comme manoeuvre dans le bâtiment. |
A 15 ans, sous l'aile de son oncle Henri
Auguste Alléon, maître d'hôtel sur un paquebot,
il commence sa carrière comme garçon de cabine, puis entre
au service du restaurant. |
En 1929, avec son frère Baptistou,
il est champion du Languedoc 2ème série avec
l'Aviron Gruissanais. |
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En ce temps là Martin ramenait souvent chez lui, de nombreux
copains du rugby avec qui il partagait le repas : Millagou,Fages (Sallèles)
... |
L'an d'après il effectue son service militaire à Château
Renard, où il joue talonneur dans l'équipe de la caserne. |
De retour à Gruissan, ses coéquipiers de l'Aviron Gruissanais
l'appelait "Martin, tête de fer" en raison de
son tempérament de feu ! |
Les dimanches, il lui arrivait souvent de rentrer avec la chemise blanche
déchirée, suite aux bagarres contre les "Etrangers"
qui lui voudront quelques déboires. |
En 1965, il épouse Marguerite Feliu dites "Margot"
qui en 1937 lui donnera une fille, Martine. |
En 1939 il va être mobilisé dans l'Est de la France. |
Il va être employé au'mess des officiers. |
Mais quand vint la déroute, tous les officiers supérieurs
disparurent. |
Au sentiments d'abandon va s'ajouter celui de la trahison. |
En effet, Martin et toute la garnison ne purent que constater que leurs
munitions n'étaient pas du même calibre que leurs armes
à feu. |
Impossible d'aller au combat dans ces conditions. |
Aussi, le capitaine, solidaire de ses troupes, les pressa de repartir
dans leurs familles. |
C'est avec difficulté que Martin passera entre les mailles, car
l'avancée des Allemands fut rapide. |
Il parviendra à s'installer à Limoges où il travaillera
quelques mois, comme garçon de café et de restaurant. |
Il aura la surprise de croiser son frère Baptistou qui sera fait
prisonnier quelques jours plus tard. |
Martin retournera dans son village natal et y demeurera pendant toute
l'occupation Allemande. |
Durant cette période naîtra son fils Serge en novembre
1944. |
A la libération, il retourne dans la marine dont le salaire est
plus intéressant. |
Au début des années 50, il s'installe définitivement
à Gruissan pour travailler à l'INRA sur le domaine de
Pech Rouge. |
Avant d'être embauché comme ouvrier municipal, il effectua
également quelques récoltes aux
salins : ses capacités lui valurent de former avec Henri
Gaubert l'équipe référente, pour ramasser le sel
en tête de rang. |
Au milieu des années 60, il est affecté à la Maison
de Retraite où il terminera sa carrière professionnelle. |
Son épouse Margot était la cuisinière de l'é&tablissement. |
Elle ne prenait jamais de jour de congé : aussi sa vaillance
fut déterminante dans la bonne marche du foyer. |
Martin se levait très tôt pour vaquer à ses occupations. |
A défaut de salle de bain, il faisait sa toilette torse nu, devant
l'évier de la cuisine, et se rasait en chantant, très
bien d'ailleurs. |
Mais il était de moins bonne humeur, quand on venait le tirer
de sa sieste quotidienne à tel point que ses collègues
de travail ne se disputaient pas pour aller le réveiller. |
Son militantisme au PCF ne fut pas un obstacle à sa vie sociale,
car il ne mélangeait pas politique avec amitiés. |
Son franc parler, sa largesse d'esprit, sa tolérance et son bon
coeur faisaient oublier ses colères légendaires : aussi,
il gagnait le "respect de tous" et avait de nombreux amis. |
L'un d'eux, Gaston Rival, hypothèquera ses biens pour permettre
à Martin et son épouse d'acheter leur maison du château. |
Cet exemple de générosité démontre que les
liens d'amitié étaient très forts et que la confiance
de l'un était à la hauteur de la reconnaissance de l'autre. |
Martin était également un passionné de chasse,
qui pratiqua toutes les techniques de l'époque. |
Au dessus de Pech Maynaud, il possédait une rague très
convoitée qu'il partageait seulement avec ses proches. |
Il passait aussi beaucoup de temps au cabanon qu'il avait construit
sur l'une de ses vignes. |
De retour dans son foyer, il aimait s'installer dans le cellier pour
y griller une cigarette. |
Il disait que c'était son salon. |
Aussi, il en assurait l'entretien régulier, et en faisait de
même pour le grenier qu'il laissait dans un état de propreté
exemplaire. |
Nous retiendrons de Martin une forte personnalité respectée
et appréciée, une force de la nature qui ne réalisera
pas son rêve, celui étonnant de s'engager dans un cirque
! |
Le temps à passé, la maladie l'a rattrapé, et sur
lui le rideau est tombé. |
C'était en 1983, il avait 74 ans. |
Cf : Mignard Nicolas - Le Cercle Généalogique Gruissanais.
F. G. |