PATRIMOINE CULTUREL PERSONNAGES CELEBRES |
|
Martin Alléon
|
|
Martin, fils de François et Françoise Alléon, né le 10 novembre 1909, est le dernier d'une fratrie de 13 enfants, sans compter les fausses couches. |
|
19 ans le séparaient d'Andréa Alléon sa soeur aînée, si bien qu'il n'avait que 5 ans de plus que sa nièce Anna Batut (épouse de Lucien Carel). |
|
Enfant, il est allé à l'école par intermittence jusqu'à l'âge de 11 ans. |
|
Il débute à la carrière de Pech Maynaud, aux côtés de son père, mais très tôt il devient employé comme manoeuvre dans le bâtiment. |
|
A 15 ans, sous l'aile de son oncle Henri Auguste Alléon, maître d'hôtel sur un paquebot, il commence sa carrière comme garçon de cabine, puis entre au service du restaurant. |
|
En 1929, avec son frère Baptistou, il est champion du Languedoc 2ème série avec l'Aviron Gruissanais. |
|
En ce temps là Martin ramenait souvent chez lui, de nombreux copains du rugby avec qui il partagait le repas : Millagou,Fages (Sallèles) ... |
|
L'an d'après il effectue son service militaire à Château Renard, où il joue talonneur dans l'équipe de la caserne. |
|
De retour à Gruissan, ses coéquipiers de l'Aviron Gruissanais l'appelait "Martin, tête de fer" en raison de son tempérament de feu ! |
|
Les dimanches, il lui arrivait souvent de rentrer avec la chemise blanche déchirée, suite aux bagarres contre les "Etrangers" qui lui voudront quelques déboires. |
|
En 1965, il épouse Marguerite Feliu dites "Margot" qui en 1937 lui donnera une fille, Martine. |
|
En 1939 il va être mobilisé dans l'Est de la France. |
|
Il va être employé au'mess des officiers. |
|
Mais quand vint la déroute, tous les officiers supérieurs disparurent. |
|
Au sentiments d'abandon va s'ajouter celui de la trahison. |
|
En effet, Martin et toute la garnison ne purent que constater que leurs munitions n'étaient pas du même calibre que leurs armes à feu. |
|
Impossible d'aller au combat dans ces conditions. |
|
Aussi, le capitaine, solidaire de ses troupes, les pressa de repartir dans leurs familles. |
|
C'est avec difficulté que Martin passera entre les mailles, car l'avancée des Allemands fut rapide. |
|
Il parviendra à s'installer à Limoges où il travaillera quelques mois, comme garçon de café et de restaurant. |
|
Il aura la surprise de croiser son frère Baptistou qui sera fait prisonnier quelques jours plus tard. |
|
Martin retournera dans son village natal et y demeurera pendant toute l'occupation Allemande. |
|
Durant cette période naîtra son fils Serge en novembre 1944. |
|
A la libération, il retourne dans la marine dont le salaire est plus intéressant. |
|
Au début des années 50, il s'installe définitivement à Gruissan pour travailler à l'INRA sur le domaine de Pech Rouge. |
|
Avant d'être embauché comme ouvrier municipal, il effectua également quelques récoltes aux salins : ses capacités lui valurent de former avec Henri Gaubert l'équipe référente, pour ramasser le sel en tête de rang. |
|
Au milieu des années 60, il est affecté à la Maison de Retraite où il terminera sa carrière professionnelle. |
|
Son épouse Margot était la cuisinière de l'é&tablissement. |
|
Elle ne prenait jamais de jour de congé : aussi sa vaillance fut déterminante dans la bonne marche du foyer. |
|
Martin se levait très tôt pour vaquer à ses occupations. |
|
A défaut de salle de bain, il faisait sa toilette torse nu, devant l'évier de la cuisine, et se rasait en chantant, très bien d'ailleurs. |
|
Mais il était de moins bonne humeur, quand on venait le tirer de sa sieste quotidienne à tel point que ses collègues de travail ne se disputaient pas pour aller le réveiller. |
|
Son militantisme au PCF ne fut pas un obstacle à sa vie sociale, car il ne mélangeait pas politique avec amitiés. |
|
Son franc parler, sa largesse d'esprit, sa tolérance et son bon coeur faisaient oublier ses colères légendaires : aussi, il gagnait le "respect de tous" et avait de nombreux amis. |
|
L'un d'eux, Gaston Rival, hypothèquera ses biens pour permettre à Martin et son épouse d'acheter leur maison du château. |
|
Cet exemple de générosité démontre que les liens d'amitié étaient très forts et que la confiance de l'un était à la hauteur de la reconnaissance de l'autre. |
|
Martin était également un passionné de chasse, qui pratiqua toutes les techniques de l'époque. |
|
Au dessus de Pech Maynaud, il possédait une rague très convoitée qu'il partageait seulement avec ses proches. |
|
Il passait aussi beaucoup de temps au cabanon qu'il avait construit sur l'une de ses vignes. |
|
De retour dans son foyer, il aimait s'installer dans le cellier pour y griller une cigarette. |
|
Il disait que c'était son salon. |
|
Aussi, il en assurait l'entretien régulier, et en faisait de même pour le grenier qu'il laissait dans un état de propreté exemplaire. |
|
Nous retiendrons de Martin une forte personnalité respectée et appréciée, une force de la nature qui ne réalisera pas son rêve, celui étonnant de s'engager dans un cirque ! |
|
Le temps à passé, la maladie l'a rattrapé, et sur lui le rideau est tombé. |
|
C'était en 1983, il avait 74 ans. |
|
Cf : Mignard Nicolas - Le Cercle Généalogique Gruissanais. F. G. |