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PATRIMOINE CULTUREL

PERSONNAGES CELEBRES

Félicité Marthe Labatut

1878 - 1969

Marthe était la fille de Philippe Alléon dit "Félix", tailleur de pierres et de Marie Cécile Taillade épousée en seconde noce, l'un et l'autre étant veufs.

En 1899, Marthe a 21 ans quand elle épouse un navigateur au long cours, Baptiste Labatut dit "Piston", libéré un an plus tôt du service militaire obligatoire.

Parcourant les mers, il sera souvent éloigné de Gruissan.

Aussi, Marthe élèvera pratiquement seule ses 4 enfants : Yvonne (1901), Marinette (1908), Elisabeth (1912) et Pierrot (1915).

Elle s'est alors forgée une forte personnalité, d'autant plus qu'à 41 ans son mari mobilisé sur un torpilleur reviendra certes médaillé de la 1ère guerre mondiale, mais aussi affaibli et malade.

Il décèdera en 1931 à l'âge de 53 ans.

Jusque dans les années 40, Marthe continuera l'activité de sa mère, loueuse de buanderie et blanchisseuse.


Les lavandières de Gruissan se rendaient à sa remise, équipée de cuves en zinc et située près d'un bassin sur l'avenue de Narbonne (lo camin noù : le chemin neuf).

Là, elles y faisaient chauffer leur lessive dans les fourneaux à charbon alimentés par des briques de charbon de bois.

Occasionnellement, Marthe cousait, brodait et effectuait des travaux de couture chez des particuliers comme Adèle Laffage.

Autoritaire, elle voulait imposer ses volontés à toute la maisonnée, car elle vivait chez elle avec son fils, sa bru et ses petits enfants, dans la maison héritée de ses parents décédés l'un et l'autre en 1926 et 1935.

Fille de la république, Marthe était attachée à ces principes.

Sur les murs de sa cuisine trônaient en bonne place les portraits de Marat, Danton ... mais surtout celui de Jules Grevy (Président de la République) offert par son père Félix Alléon (ancien combattant et prisonnier de la guerre Sétante).

A toute la famille, elle imposera ce portrait qui restera exposé jusqu'à la fin des années 50.

Marthe se qualifiait de républicaine rouge.

Elle était anticléricale, mais ne parvint pas à empêcher ses petits enfant de faire la communion solennelle.

Elle rappelait qu'elle était "rouge" quand elle les voyait partir à la messe.

Malgré cet échec, elle continura à régenter sa maison jusqu'à la fin de sa vie.

Elle décèdera à 91 ans, le 27 décembre 1969.

Cf : Mignard Nicolas - Le Cercle Généalogique Gruissanais.
F. G.