Sommaire / Patrimoine Culturel / Personnages célèbres / Famille Alléon / Isabelle Rival

PATRIMOINE CULTUREL

PERSONNAGES CELEBRES


Isabelle Rival
née Laffage
(1889-1973)


Fille de Marie ALLEON et d'Arthur LAFFAGE, Isabelle partagea la même nourrice que sa cousine Anna AMBERT née à quelques semaines d'intervalle.

Elle était la sœur aînée d'André LAFFAGE .

Elle passera une enfance modeste en famille.

Le 20 novembre 1910, elle épouse Baptiste RIVAL dit " Mounine " qui fut longtemps le doyen des pêcheurs Gruissanais.


Mais un autre événement se prépare : 8 mois après naît son fils Albert.


Elle va mener la vie simple d'une femme de pêcheur : vente de poissons sur commande et dans la rue.

Elle allait aussi aux grandes traînes de Charles RIVAL où elle avait pour mission de plier les mailles.

Dans son sac elle avait toujours un thermos de café pour son mari et ses petits fils, Pierrot RIVAL et Jean BOUCHER.

Rentrée de la traîne, elle vendait la part de poissons qui revenait à ses petits enfants pour leur donner un peu d'argent de poche.

Elle s'attelait ensuite à préparer la bourride pendant que toute la famille dormait.

Au début de la première guerre mondiale, naît sa fille Marinette.

Pendant la seconde guerre mondiale, malgré les restrictions, elle confectionnait toujours de bons petits plats simples qui régalaient enfants et petits enfants : bourride d'anguilles, de poissons, de " cranquettes ", soupe d'herbes, civet de lapins (braconnés par son fils), poulets et œufs provenant de son élevage de volailles.

Réfugiée à Maurs dans le Cantal, elle logeait à la ferme avec Baptiste qui avait trouvé un emploi d'ouvrier agricole.

" Mounine " avait emporté de Gruissan quelques bastudes afin de pêcher les truites qu'Isabelle cuisinait.

Elle fut toujours bonne cuisinière et excellait dans la préparation de la bourride d'anguilles.

L'étang regorgeait de ce poisson à l'époque.

Aussi, elle en faisait 2 à 3 fois par semaine.

Et chaque fois son mari disait : " Elle est meilleure que la dernière fois ".

Sur l'une des photos de sa jeunesse, elle faisait de la broderie avec 4 autres Gruissanaises en tenue 1900.

Elle gardera ce goût, et tricotera des choses simples : cache nez, gants, écharpes.

Elle aimait aussi aller au cinéma en matinée, avec Magali, son arrière petite fille.

N'osant avouer son penchant pour la gourmandise, elle dévorait en cachette gâteaux et sucreries.

Tous les soirs, elle passait voir sa fille Marinette, et ne pouvait résister à prendre une gâterie " pour le papé " disait-elle.

Le pauvre homme n'a jamais dégusté un morceau de gâteau qui lui était destiné.

Ce manège était devenu un jeu qui faisait bien rire ses petits enfants.

Petite anecdote racontée par Jean BOUCHER, son petit fils :

" Je passais l'été à la plage avec mon ami Jeannot PASSEBOSC dont les parents, boulangers à Narbonne, passaient une fois par semaine pour nous garnir la glacière.

Un jour pourtant, nous fûmes à court de vivres.

Avec la vespa de Jeannot, nous sommes aller fouiner chez grand-mère Isabelle.

Un grand plat de tomates farcies mijotait dans la cheminée.

Papé lisait le journal en attendant " d'abaisser ", et profitant d'un moment d'inattention, je m'emparais du plat et " raspo " avec la vespa.

Papé n 'avait pas du tout apprécié car il n 'avait plus rien à manger.

Isabelle n 'écoutant que sa générosité s'en est allé chez le boucher Antoine acheter un morceau de viande et une fois cuit, elle le jeta dans l'assiette de papé en lui disant : mangeo affamat ! "

Cette petite anecdote en dit long sur l'affection qu'Isabelle portait à ses petits enfants.

Isabelle décédera en 1973, Baptiste en 1974.

Ils partagèrent 63 ans de vie commune.

Seule la mort pouvait séparer ce que la passion de la pêche avait réuni.

Cf
: Mignard Nicolas - Le Cercle Généalogique Gruissanais.
F. G.