PATRIMOINE CULTUREL PERSONNAGES CELEBRES |
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Issu d'une famille dans le besoin, Albert a passé une enfance heureuse, entouré de ses parents Isabelle LAFFAGE et Baptiste RIVAL dit " Mounine ". |
Toute sa vie, il restera très proche de sa sur Marinette, autre figure emblématique de Gruissan. |
N'étant pas très doué pour les études, il quittera l'école vers l'âge de 14 ans pour se consacrer à la pêche. |
Dans sa jeunesse, il passe ses loisirs au cinéma et sur les stades de rugby, ce qui faisait dire à son père : " Le cinéma et le Fotbal lui détraquent le moral ". |
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Vers 1930, il effectue son service militaire dans la marine en Tunisie. |
A son retour, il abandonnera très vite la pêche professionnelle en raison de rhumatismes chroniques dans les mains. |
Il entre alors aux salins où il remplissait des sacs de sels de 50 kg et les chargeait sur des camions. |
Le 21 octobre 1933, il prendra pour épouse Anne Marie ALBERT. |
De cette union naîtra Pierrot RIVAL en 1936. |
Pour nourrir du mieux possible sa petite famille, il consacrera tout son temps au travail. |
Il gagnait modestement sa vie car il était payé à la journée et à la tâche, alternant des périodes avec ou sans travail. |
Sous la seconde guerre, il a été réquisitionné pour travailler aux salins tandis que sa famille était réfugiée à Maurs dans le Cantal. |
Tous les 15 jours, sa femme Anne Marie, et sa sur Marinette BOUCHER revenait à Gruissan auprès de leurs époux respectifs pour leur apporter quelques victuailles en échange d'un peu d'argent pour survivre en exil avec leurs enfants, Pierrot RIVAL et Jean BOUCHER. |
Sous l'occupation allemande, les fusils étant confisqués, Albert posait des pièges pour s'emparer de lapins qu'il utilisait comme monnaie d'échange contre du pain ou autre nourriture. |
A la libération, Jean Louis et André, nés respectivement en 1947 et 1949, viendront agrandir le cercle familial. |
Albert va apprendre l'amour de la nature et du rugby à ses trois garçons. |
Chasseur mais mauvais tireur, il avait gardé l'habitude du piégeage qu'il enseigna à ses fils, en se gardant bien de les emmener avec lui, dans les coins de garrigue tenus secrets. |
Aujourd'hui, ses enfants se souviennent qu'au lever du soleil les lapins pris aux pièges étaient alignés sur la table, avant même l'ouverture de la chasse ! |
Pour la petite anecdote, il lui arriva un jour d'attraper un lapin de façon peu académique, en lançant un épervier au dessus d'une " garrouille ". |
Albert prit le permis tant qu'il y eut des lapins, mais il chassait également le canard. |
N'étant pas une fine gâchette, il fallait toutefois que le gibier soit gros et immobile. |
Du gros gibier, il en vit un rôder autour des pièges. |
Il installa le cadavre d'un lapin au milieu de trois pièges installés en triangle. |
Dans les minutes qui suivirent, un énorme et magnifique chat siamois était pris au piège. |
Quand Albert s'en approcha, l'animal sauvage lui sauta au visage. |
Il eut la peur de sa vie et toute les peines pour en venir à bout, à coup de pioches. |
Homme d'extérieur, quand il n'allait pas à la vigne ou au jardin, il traversait l'étang en barque pour aller faire du bois a Capoulade ou à Fontcaude, et devinez quoi ? |
De temps en temps, au milieu d'un fagot on pouvait apercevoir...un lapin ! |
S'il aimait ramasser les coquilles, il avait gardé de sa jeunesse le goût de la pêche. |
Il était d'ailleurs bien équipé en " bastudes " de toutes mailles qu'il choisissait en fonction des périodes. |
A la fin d'une journée bien remplie, de travail ou de loisirs, il lui arrivait souvent de se plaindre des reins. |
Aussi, têtu qu'il était, il persistait à serrer une ceinture de pantalon au dessus de la taille, en assurant son entourage que cela le soulageait ! |
Tous les soirs, pour se détendre, assis à côté de la cheminée, il trempait ses pieds dans une bassine d'eau chaude. |
Dans le froid de l'hiver, il passait de longues soirées à fabriquer des éperviers (course ou remboursé) dont ses fils faisaient grand usage. |
Les dernières années de sa vie, il en a confectionné pour chacun d'entre eux. |
Cela laisse rêveur quand on sait qu'il fallait tout un hiver pour en réaliser un ! |
Après une courte nuit de sommeil, au saut du lit il faisait bouillir de l'eau à laquelle il ajoutait un peu de café de la veille, lequel n'était déjà pas très fort. |
En journée, pour étancher sa soif, il faisait de même, mais en mélangeant un peu de café dans un grand verre d'eau froide. |
Fin prêt pour la journée, il enfourchait son légendaire vélo, maintes fois réparé à l'aide de pièces détachées récuperees grâce à la " débrouille ". |
Toutefois, pour Albert, pare boue, phare et freins étaient des options dont il se passait. |
Pour freiner, il posait son pied sur la chaîne et appuyait son talon sur le pneu arrière de la bicyclette. |
Sa chaussure en gardait bien évidemment les traces. |
Dans ses chaussures " martyrisées ", Albert ne portait jamais de chaussette, été comme hiver, et lorsqu'il enfilait ses bottes, il enroulait autour de ses pieds un carré de toile de jute. |
Peu expressif, il employait parfois le patois hors de la maison familiale. |
Dur envers lui même et renfermé, il ne se confiait que rarement. |
Cette réserve se lisait dans son regard. |
On reconnaissait de loin sa silhouette, toute vêtue de bleu : sandales, pantalon, veste, chemise à carreaux et casquette portée en biais. |
Son vélo équipé d'un panier à l'avant du guidon ne passait pas inaperçu. |
En 1997, en tant que doyen de l'Aviron Gruissanais, il fut porte gerbe lors de la cérémonie d'adieu au stade du sablou. |
L'an d'après, il eut la douleur de perte son épouse attentionnée. |
Il poursuit une vie simple et routinière jusqu'à son décès au début du second millénaire. |
Aujourd'hui, ses enfants se souviennent : " Impossible de nous rappeler de notre père sans penser à son velo. Ils etaient indissociables finalement il nous a appris la simplicité de la vie et l 'amour de la nature, avec ce que l'on peut en tirer tout en la respectant " |
Cf : Mignard Nicolas - Le Cercle Généalogique Gruissanais. F. G. |