PATRIMOINE CULTUREL
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Histoires et historiens
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Dans le livre
"Pirates et Corsaires" paru en 1845 P. Christian rassemble des
documents avec références aux historiens espagnols du XVIème
siècles, aux chroniqueurs arabes, à l'historien de l'empire
Ottoman Hammer qui rapporte les commentaires dictés par Kleïr
Eddin Barberousse à son secrétaire Siman Chiaouch. |
Voici des extraits :
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" ... Endormie
dans son triomphe, l'Espagne se réveille aux clameurs d'un désastre,
imprévu ; les moines à leur tour se tordent sous leurs cloîtres
en feu et l'orgueilleuse noblesse de Ferdinand le Catholique (1452 - 1516),
surprise et garrottée dans ses palais, proies magnifiques : des hommes
nouveaux se manifestent. . |
Deux frères,
simples ouvriers, l'un portefaix, l'autre potier, prennent un jour le chemin
de l'Afrique avec une poignée de compagnons résolus ; et bientôt
par une incroyable fortune, ces deux aventuriers, partis de si bas, rendent
immortel le nom des Barberousse |
Le premier Haroudj
Bras d'Acier se fait roi de la côte ; le second Kheïr Eddin,
agrandit sa conquète, soumet les Maures et les Arabes, et malgré
des vicissitudes, brisant du cimeterre toutes les résistances, abat
des empereures et térrifie la vieille Europe ; François 1er
recherche son alliance et la Turquie le proclame grand amiral de ses flottes. |
Mais tant de gloire
s'éfface sous les plus monstrueux excés dont l'histoire se
souvienne ; les pavillons de Tripoli, de Tunis, d'Alger, du Maroc, abritent
des pirates innombrables ; parmi eux Cauchi le Diable, Siman le Borgne,
Dragut le Charpentier, Salah Raïs Tête de feu sont les vautours
de la mer. |
Et quand le dernier
Barberousse expire de volupté dans les bras d'une fille d'Italie,
l'horreur ne cesse point, car tout ce que l'immagination peut créer
d'éffroyable se trouve dépassé par les annales du règne
des Turcs. |
La race arabe avilie,
décimée par des bourreaux, les puissances chrétiennes
rançonnées par de honteux tributs, le commerce des mers devenu
la proie de féroces bandits, la traite des blancs peuplant d'esclaves
français, italiens, anglais, espagnols, américains les bagnes
sombres de Tripoli, de Tunis, d'Alger ; prostituant les plus belles filles
d'Europe aux débauches des harems d'Afrique, de Constantinople et
d'Asie ; tous les genres de dévastation portant sur toutes les côtes
le meurtre et la flamme ; et au milieu de si lamentables forfaits, des duels
furieux ou des flottes entières périssaient ; tel est le spectacle
donné par la piraterie ..." |
Si en Méditerranée
le nom Barberousse symbolise la piraterie, celle-ci continue donc après
lui. |
Mais en 1662
la Marine Française pouvait protéger notre commerce et réprimer
les inscursions des pirates de la méditerranée qui se montraient
fréquemment sur les côtes de la Provence et du Languedoc. |
Louis XIV leur
fit donner la chasse pendant cinq années avec des résultats
heureux qui amenèrent, au mois de février 1670 un nouveau
traité pour la délivrance des esclaves et la sécurité
des marchands. |
Cette paix fut
rompue dix ans après par Baba Hassan mais en 1681 Louis XIV comptait
plus de cent vaisseaux de lignes manoeuvrés par soixante mille matelots
commandés par Duquesne. |
C'était
la fin du règne de la piraterie. |
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Cf : G.R.A.S.G. - Gruissan d'Autrefois n° 26 - Léon Milhé.
F. G |