PATRIMOINE CULTUREL
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Une rencontre insolite
Raconté par Jean Boucabeille
C'était
une belle journée de juin 1975, mer calme, petite tramontane ; avec
mon ami Pierre Fournié nous revenions de poser nos filets face à
Narbonne Plage.
Il était
17 heures quand, arrivant devant Tintaine à environ 300m du bord
et 4m de fond, nous voyons des bouées de balisage groupées. La chose
nous paraissant anormale ; nous mettons le cap dessus et là nous
voyons un filet de chalut immergé. Le supposant
dérivant, nous décidons de le ramener vers le port. Nous stoppons
prés des bouées, nous trouvons une extrémité
du filet et nous tirons pour le remonter. A peine
quelques mètres embarqués, impossible de faire plus. Pierre,
force de la nature, s'arc-boute, moi aussi à "en péter"
mais le filet tiré dans tout les sens défie nos forces. Voyant
cela nous décidons de le remorquer en l'amarrant à ma catalane
la "Reine des Mers". Le moteur
à fond, l'hélice faisant une haute gerbe d'eau à l'arrière,
le filet reste solidement ancré. L'eau était
"maquée" c'est à dire trouble, impossible
de voir ce qui se passait. Déçus
de notre échec nous abandonnons et nous rentrons. Arrivés
au quai nous racontons les faits et nous "en apprenons une de belle"! "Malheureux
que vous êtes, dirent nos amis pêcheurs, la VHF, radio des chaluts,
diffuse l'information qu'un chalut de la Nouvelle a monté dans son
filet, une grosse mine avec antennes et que le patron a vite coupé
le filet en balisant le danger." Les autorités
maritimes informées font venir les plongeurs du déminage qui,
ne pouvant la désamorcer la détruisent par explosion. Elle fit
une énorme gerbe d'eau et les plongeurs dirent qu'elle était
toujours sensible. Nous étions
bien vivants, mais nous revoyant sur cette "engin" le tirant
de tous les côtés, quel "choc" ! Nous pensons
que Saint Pierre
et Notre
Dame des Auzils nous protégeaient sinon Pierrot, jeannot et la
catalane étions "désintégrés"
... Après
la libération j'avais vu de ces mines échouées sur
le rivage et, signalées à la Mairie, les artificiers venaient
les faire exploser. Quelques
chalutiersont fait cette désagréable rencontre sans toutefois,
à ma connaissance, aucun accident. Ces grosses
mines sont actuellement rares. Mais
après pareille aventure, Pierre et moi décidions que toute
rencontre insolite nous ferait passer vite et loin ! Cf :
Gruissan d'Autrefois n° 101 - Souvenirs de Jean BoucabeilleF. G.