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PATRIMOINE ARCHEOLOGIQUE

ANTIQUITÉ

Le Site de Saint - Martin


Signalétique pour accéder au site archéologique
Photo F. Graulle - GRASG



L'empire romain au milieu du IIème siècles après J. C.
 

La Combe de Saint-Martin débouche au Sud de l'ile sur une grande crique, considérée comme emplacement probable d'une installation portuaire antique. Du mobilier abondant (tessons d'amphore, sigilées) a été récupéré par les pêcheurs de l'étang, et un alignement de 6 blocs de pierre de taille, dont l'aspect rappelle les murs en grand appareil du site romain et qui pourraît étre un appontement, est visible lorsque les eaux sont basses.

Photo J. Graulle - GRASG


Le site archéologique de Saint-Martin se situe au Sud de l'Ile, vers l'embouchure du ruisseau de Saint-Martin.
A proximité, dès 1908, sur la proprièté de "l'Evêque", sont trouvés : un pied de vase gallo-romain en bronze, des poteries gallo-romaine, des monnaies et divers objets antiques.


En 1955 des publications présentent le site de Saint-Martin comme l'emplacement probable d'un port antique.

En 1986 des travaux agricoles font apparaitre de nombreux restes sur le site et un échange de parcelle est conclu entre le propriètaire et la Municipalité.


Photo C. Graulle - GRASG


Deux campagnes de sondages en 1988 et 1990 à la demande du Groupe de Recherches Archéologiques Subaquatiques Gruissanais (G.R.A.S.G.) ont permis une première approche de la chronologie du site, entre le 1er siècle avant notre ère et le 5ème siècle de notre ère.

La campagne de fouilles, réalisée en 1999, a mis en évidence un ensemble de structures bâties don,t notament, une construction en grand appareil datée du 1er siècle avant notre ère, d'un hypocauste et de nombreux autres éléments. Une réoccupation médiévale est attestée par la découverte de silos. De nombreux remaniements du site témoignent d'une utilisation jusqu'à l'antiquité tardive.



Photo J. Graulle - GRASG
 

Ce site créé à la fin du IIème siècle avant notre ère pourrait être un établissement colonial destiné à exploiter les ressources du terroir et de l'étang proche.


Seule une reprise extensive des fouilles permettra de définir le rôle et l'importance de cet ensemble. Dans l'attente d'une équipe compétente, ce site est actuellement fermé.


En 2011, pour la reprise des fouilles, sous le régis du CNRS, S. MAUNE (directeur de campagne) établit une campagne de fouilles de 3 ans ( 2011, 2012, 2013), avec la collaboration de G. DUPPERRON (Directeur adjoint), qui a été reconduite de 3 années supplémentaires jusqu'en 2016.

Ces campagnes se passent au mois de juin, pendant 3 semaines, avec entre 20 et 30 jeunes de facultés universitaires, étudiants l'histoire de l'art en archéologie encadrés par des professionnelles.

Les fouilles de cette année, ont permis de mettre à jour différentes amphores, un couteau avec le manche en bois, différentes céramiques ainsi que les parties haute et basse d'une colonne .

Visite du site archéologique de Saint - Martin :

La fouille est réalisée par une équipe du CNRS et de l'Université Montpellier 3, grâce au soutien de la Région Languedoc-Roussillon, de la Mairie de Gruissan et du Ministère de la Culture avec la participation du GRASG.

L'occupation du site datant du 1er siècle avant J. C au 5ème siècle aprés J. C, est un complexe portuaire, du moins la préfecture maritime de Narbonne qui ce dernier était le 2ème plus grand port romain, le 1er étant Ostie (à côtès de Rome), le 2ème Narbonne et le 3ème Arles.

En 2011 lors de la campagne de fouille, les archéologues ont mis au jour une tuile de toiture, que l'on reconnait car il y a une encoche d'un côtés pour pouvoir s'encastrer les unes dans les autres, ainsi qu'une meule à grain (pour la fabrication de la farine) et un four (sans doute pour un artisant boulanger)

Tuile de toiture (Tegulae)
Photo F. Graulle - GRASG


Meule à grain
Photo F. Graulle - GRASG



Four à pain
Photo F. Graulle - GRASG

Toiture romaine
Photo F. Graulle - GRASG

On poursuit avec une très jolie canalisation en tuile demi vouté (photo de gauche) qui à l'origine était fermé (photo du centre) avec des pierre plate par dessus pour la protéger. En 2013, ils misent à jour une colonne avec la partie supérieure et inférieure de celle ci, il nous manque juste le milieu (encore enfoui ou réutilisé pour d'autres construtions, photo de droite).

Canalisation en tuile demi vouté
Photo F. Graulle - GRASG

Canalisation en tuile fermée
Photo F. Graulle - GRASG


Partie parties supérieure et inférieure d'une colonne

Photo F. Graulle - GRASG


Ici, on aperçoit lors des fouilles de 2013, deux des quatres amphores qui ont été mis à jour, celle de gauche à moitié cassé et celle de droite presque entière (manque que le col et les anses)



Photo F. Graulle - GRASG
‹— Amphores —›


Photo F. Graulle - GRASG

En 2012, un hypocauste (therme) fut mis à jour comprenant deux bassins (eau chaude et eau tiède) ainsi qu'un praefurnium (foyer pour chauffer l'eau des bassins). Le système de chauffage de ces thermes, se déroulaient ainsi :


Un foyer le praefurnium (photo 1) assez important envoyé l'air chaud sous le 1er bassin d'eau chaude le caldarium (photo 2) de forme circlique circulant entre des pilettes, petites briques carré empilées les unes sur les autres jusqu'à une hauteur approximative de 80 cm à 1 m, qui soutenaient le bassin (principe suivant photo 3 à "Vieux la Romaine"), chauffant ainsi l'eau du bassin et de là, ce même air chaud partait sous le bassin carré d'une pièce voisine (photo 4) créant ainsi par le même système de l'eau tiède le tepidarium. Un vestiaire l'apodyterium était juxtaposé au bassin tiède.


(photo 1)
Photo F. Graulle - GRASG


(photo 2)
Photo F. Graulle - GRASG


(photo 3)
"Vieux-la-Romaine"


(photo 4)
Photo F. Graulle - GRASG

Pour l'évacuation des eaux usées, une purge (photo 5) surmonté d'un bac servait à récupérer les eaux usagées des thermes et cheminées par des canalisations (photo 6) vers la mer.


(photo 5)
Photo F. Graulle - GRASG



(photo 6)
Photo F. Graulle - GRASG


Nous arrivons sur un sol en "opus spicatum" en épi de blé ou "opus psicatum" en arète de poisson, (photo 7), qui servait ici de dallage d'une citerne alimentant en eau douce les thermes ci-dessus.La présence d'un puits voisin laisse penser que ce dernier alimentait la citerne

Le dalage de cette dernière était posé sur un sol constitué d'une chape à base de chaux, de brique pilée et de cailloux (photo 8).



(photo 7)
Photo F. Graulle - GRASG



(photo 7a)
Photo F. Graulle - GRASG



(photo 8)
Photo F. Graulle - GRASG

Nous avons bien en vu sur le site un mur romain (partie basse sur la photo ci-dessous en pierre bien taillé et avec un alignement bien droit), qui par la suite et plus récemment,fut surélevé pour faire un chemin d'accès aux vignes et terrains en contre-bas.


mur romain
Photo F. Graulle - GRASG

Ici, on apercoit dans le mur de terre un morceau de dolium, une grande jarre (photo 9), qui servait pour la conservation des aliments et souvent enterré pour garder la fraicheur à l'interieur (ancètre du frigo).


(photo 9)
Photo F. Graulle - GRASG


Dolium entier
(Musée Gallo-romain de Saint-Romain)

Une grande cour intérieure centrale (photo10), sevait probablement de lieu de marché pour vendre les différents produits qu'amenaient les bateaux ou locaux, issus de l''Ile Saint-Martin (culture, chasse, pêche, élevage, etc...), ainsi que des échoppes commerciales accolées à cette cour tout autour de celle-ci.


(photo 10)
Photo S.Sanz - CNRS

Dans cette pièce (photo 11) révelant un plancher éffondré (peut être avec un étage), ont été retrouvés les ossements d'un boeuf (photos 12 et 13).


(photo 11)
Photo F. Graulle - GRASG


(photo 12)
Photo F. Graulle - GRASG


(photo 13)
Photo F. Graulle - GRASG

Un second hypocauste, de dimensions moindres à celui précédemment cité, apparaît au sud du site (photo14) Les archéologues avancent l'hypothèse d'un ouvrage à usage privé (destiné au responsable du site?) et non d'un bâtiment public.

Une canalisation, fort bien conservée,(photo 15) réalisée tardivement au dessus d'ouvrages plus anciens, aurait été destinée à ll'évacuation des eaux de pluie de la cour intrieure.



(photo14)
Photo F. Graulle - GRASG


(photo14)
Photo F. Graulle - GRASG


(photo15)
Photo F. Graulle - GRASG

A côté de cet hypocauste se trouve une fosse dépotoir (photo 17) : sur le site on en trouve plusieurs, sans construction en dur, mais celle-ci se trouve entre 4 murs formant un carré. ces fosses servaient de poubelle, car les résidents des lieux après avoir consommé différents aliments (poissons, coquillages, gibiers, oiseaux ou animaux d'élevage), ne jetaient pas les restes n'importe où, mais ils les rassemblaient au même endroit, dans des fosses dépotoirs. Ces fosses sont très appréciées par les archéologues, car elle permettent de retrouver l'alimentation des différentes époques d'occupation.


(photo 17)
Photo F. Graulle - GRASG

A gauche de la canalisation, on aperçoit un très jolie mur (photo 18) qui est défini par 3 constructions à 3 époques différentes (photo 19, 20 et 21). Car à l'époque romaine, au lieu de détruire complétement un bâtiment, les romains construisaient sur des fondations existantes.


(photo 18)
Photo F. Graulle - GRASG


(photo19)
Photo F. Graulle - GRASG


(photo 20)
Photo F. Graulle - GRASG


(photo 21)
Photo F. Graulle - GRASG

En dessous de l'hypocauste, un silo (photo 22) de forme cylindrique, nous a appris qu'il y a eu une occupation à l'époque médiévale. Sur la photo on ne voit que la moitié, l'autre côté restant à découvrir lors de prochaine fouilles.


(photo 22)
Photo F. Graulle - GRASG

Nous arrivons maintenant à la pièce principale du site qui se trouve être le supposé bâtiment administratif de la préfecture maritime. Cet édifice est constitué d'un mur en grand appareil (photo 23), et était divisé en 5 pièces (photo 24). En 2012, a été mis au jour une balance (photo 25), un dé en os et des jetons (photo 26). En 2013, a été trouvé un couteau avec son manche en bois et une partie de la lame.


(photo 23)
Photo F. Graulle - GRASG




Photo F. Graulle - GRASG


(photo 24)
Photo S.Sanz - CNRS


(photo 25)
Dessin et DAO Cl.Leger - CNRS


Photo F. Graulle - GRASG


(photo 26)
Dessin et DAO Cl.Leger - CNRS


Photo aérienne S.Sanz - CNRS / Dessin et DAO Cl.Leger - CNRS - Montage F. Graulle


Vue aérienne 1999
Photo J. Graulle - GRASG


Vue aérienne 2012
Photo S.Sanz - CNRS

Vue aérienne 2013
Photo S.Sanz - CNRS

Superficie approximatif du site portuaire
Photo J. Graulle - GRASG


Le fleuve l'Aude à l'époque romaine

Configuration de la côte méditerranéenne
de l'époque romaine et maintenant




Référence bibliographique

* H. ROUZAUD - 1908 - p LVI.4
* GUY - 1955 - article sur les ports de Narbonne.
* D. PAYA - 1988 - Sondage.
* C. GRAULLE - 1990 - Sondage.
* C. SANCHEZ- 1999 - Fouilles programmée de l'Ile Saint-Martin.
* J. B LEBRET - 2011 - Etude approfondit de l'Ile Saint-Martin.
* S. MAUNE et G. DUPPERON - 2011 à 2013 et G. DUPPERON - 2013 à 2016 - Fouilles programmée de l'Ile Saint-Martin.

La fouille est réalisée par une équipe du CNRS et de l'Université Montpellier 3, grâce au soutien de la Région Languedoc-Roussillon, de la Mairie de Gruissan et du Ministère de la Culture avec la participation du GRASG.



Ville de Gruissan
G.R.A.S.G.
Ministère de la Culture
C.N.R.S.
la Région Languedoc-Roussillon
l'Université Montpellier 3

Cf : G.R.A.S.G.
J. M, A. C, J. G et F. G