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PATRIMOINE INDUSTRIEL


Maritime


L'ère des paquebots
(La Colonie Gruissanaise à Marseille)

Pendant la Seconde Guerre Mondiale le trafic maritime fut pratiquement arrêté.

Près des quais "la Joliette" fut évacuée.

Près de la mer, Gruissan le fut également.

Les familles, souvent privées de leur chef, se rejoignirent, "réfugiées" dans des villages loins des côtes.

Mais dès la signature de l'Armistice et même avant, chacun réintègra son domicile et une vie normale reprit, ponctuée par le grand "boom" économique qui suivit.

Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale le potentiel des transports maritimes est très diminué pour toutes les compagnies.

Et en 1948, elles s'éfforcèrent, devant la nécessité de rétablir les services sur les grands parcours maritimes, de refaire leur flotte grâce à des constructions navales mais aussi à des réparations de navires endommagés pendant la guerre.

La Compagnie des Messageries Maritimes elle, crée une nouvelle société dans laquelle l'Etat est majoritaire et qui reprend avec l'ensemble des biens, la raison sociale de la Compagnie.

Mais au fil des décennies, les développements de l'économie mondiale firent qu'un nouveau programme de reconstitution et de construction de la flotte marchande française mit l'accent sur l'augmentation du potentiel de transport des marchandises au lieu de celui des passagers.

Et en 3 ans, de 1969 à fin 1971, à la suite de cette politique gouvernementale d'abandon des paquebots, la Compagnie des Messageries Maritimes, entre autres, vendit sa flotte de paquebots encore en service.

Dans le personnel naviguant de cette compagnie il y eut plus de 1 600 licenciements.

Qui s'en est soucié à l'époque ?

Personne.

Et les derniers Paquebots de ligne, construits après la Guerre :

Les

"VIET-NAM" - "LAOS" - "CAMBODGE" (Ligne d'Extrème-Orient).


Vietnam


Laos


Cambodge

"Ferdinand de LESSEPS" - "Pierre LOTI" - "La BOUDANNAIS" - "Jean LABORDE" (Ligne de l'Océan Indien).


Ferdinand de LESSEPS


Pierre LOTI


BOUDANNAIS


Jean LABORDE

"CALEDONIEN" - "TAHITIEN" (Ligne du Pacifique).


CALEDONIEN

TAHITIEN

furent rayés, sous ces noms des routes maritimes.

Les autres Compagnies de Navigation faisaient de même pour leurs Paquebots.

Et, en parallèle toujours, la Colonie Gruissanaise de Marseille s'amenuisit.

Elle s'éteignait doucement, minée par ses mises à la retraite, ses décés, ses licenciements.

Ses enfants et petits-enfants habitèrent d'autres quartiers, d'autres villes, firent d'autres métiers, prirent d'autres orientations semblant avoir plus d'avenir.

Elle rejoignit par vagues familiales successives et nostalgiques, Gruissan, sa Tour, ses maisons ancestrales ou ses nouvelles habitations.

Un retour aux sources . . .

Toutes une époque, presque une épopée prenais fin.

La boucle était bouclée.

L'ère des Marins au Commerce pour les Gruissanais était révolue, celle des Paquebots français au Long Cours aussi.

Brève, éphémère et superbe fut l'ère des paquebots de croisières français.

Une page de l'histoire et de notre histoire locale était tournée.

A notre connaissance, il ne reste, en cette année 1991, plus aucun "naviganti" de souche Gruissanaise, sillonnant les Mers de par le monde.

Le dernier, qui "faisait" la Corse sur les Cars-Ferries fit valoir ses droits aux "Invalides" en 1988.

Cf : G.R.A.S.G. Gruissan d'Autrefois n° 136
F. G et F. Carrere - Photos de la Compagnie des Messagerie Maritimes.