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PATRIMOINE ETHNOGRAPHIQUE

Savoir faire traditionnels

La pêche à la traîne
(Lou gateou ou Traïno)

Autrefois . . .

Cettetechnique de pêche, qui remonte à la plus haute antiquité, est pratiquée sur les rivages sablonneux des mers et océans du globe et particulièrement en méditerranée, quand arrive juillet.

A Gruissan, elle a connu des heures de gloire dans l'entre deux guerres puisque quatre grandes traînes rassemblaient, la nuit venue, plusieurs centaines de personnes au bord de la mer.

Le filet long d'un millier de mètres est formé de 2 bras qui s'unissent au centre en une sorte d'entonnoir - les gorges - prolongées par une poche cylindrique, la margue, fermée par une cordelette.

Aux extrémités du filet - les 2 "clabats" - on attache une série de "mailles", cordages de 100 m de long, reliées -"gassées"- entre elles.

Pour la pêche à la sardine, le filet est calé en mer à la nuit tombée, parallèlement à la côte. La barque de traîne est propulsée par une équipe de 8 à 10 rameurs, commandés par le "patron".

Dès que la barque touche terre, le travail de "tire" vommence ; il peut durer toute la nuit. Sur le cordage, les tireurs branchent leur bricole ("s'affaroun am'al trajel") qui leur permet de peser de tout leur poids. Les 2 bras, celui des "colosses" ("lous calossés") et celui des vogueurs doivent progresser également jusqu'à l'arrivée du filet.

Le poisson trié par les femmes et les enfants, les vogueurs "ambassent" le filet, c'est-à-dire le disposent dans la grande barque pour la pêche du lendemain.

Aujourd'hui, nous regrettons la fin des grandes traînes.
 

Grandes traînes : derniers patrons

Auguste Monié : 1896 - 1973.
Patron des barques "Colibri, Marcelle et Marie" il fut mousse à 16 ans sur le "Lutin" bateau de Joseph Camp.
Très bon pêcheur, très alerte, bien aidé par sa femme Louise, il pêcha jusqu'au jour de sa mort.
Les "trabaquous" étant calés dans l'étang, son neveu Calixte leva les filets.
C'était un passionné de rugby.

Pierre Poumarède : 1896 - 1983.
Patron des barques "Méduse" construite par François Bienchéri.
Pierre Bomby fut son maître pêcheur. Le montage des filets n'avait pas de secret pour lui.
Mimi, son épouse, nouait le filet devant sa porte.
Corpulance forte, Pierre n'avait pas de repos : l'étang et la mer étaient son domaine.
Le rugby était sa passion.

Charles Rival : 1899 - 1984.
Patron des barque "Francine", il construisait lui-même toutes ses embarcations.
Bon à tout faire, c'est tout jeune que son père Vincent et son oncle Pierre Cheucas lui prodiguèrent de bons conseils.
Après une vie entière de travail, sa vieillesse mérite notre compassion, car ce rude pêcheur d'autrefois, était souvent assis sur son banc, face à l'étang, accablé par les ans et bien des malheurs.
C'était un grand chasseur de gibier d'eau.
Cf : Gruissan d'Autrefois n° 66 - 70
F. G.