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PATRIMOINE ETHNOGRAPHIQUE

Culture populaire

Les cartes de rationnement

La création des cartes de rationnement

Le 10 mars 1940 un décret et un arrêté ministèriel paraissent dans au Journal Officiel.

Ils fixent la date du recensement de la population, et les conditions d'établissement des cartes de rationnement.

Chaque personne devra remplir, pour le 3 avril au plus tard, une déclaration afin d'être classée dans une des catégories prévues pour prétendre à de l'alimentation et du charbon.

Le 5 avril un nouveau décret restreint le commerce de la viande : Boeuf, veau et mouton sont interdit à la vente trois jours par semaine, la charcuterie deux jours, la viande de cheval, âne et mulet, un jour.

De même, des décrets imposent la fermeture des pâtisseries et prohibent la vente d'alcool.

Les premières cartes de rationnement sont distribuées en octobre 1940 et concernent les produits de base : pain, viande, pâtes et sucre.

Les catégories de la population :

La population française, à l'exception des militaires, est répartie en 7 catégories, chacune bénéficiant d'une carte spécifique.

Catégorie E : Enfants de moins de 3 ans.

Catégorie J1 : Enfants de 3 à 6 ans.

Catégorie J2 : Enfants de 6 à 12 ans.

Catégorie A : Consommateurs de 12 à 70 ans ne se livrant pas à des travaux de force.

Catégorie T : Consommateur de 14 à 70 ans dont les travaux pénibles nécessitent un grande dépense de force musculaire.

Catégorie C : Consommateurs de 12 ans et sans limite d'âge se livrant aux travaux agricoles.

Catégorie V : Consommateurs de plus de 70 ans dont les occupations ne peuvent autoriser un classement en catégorie C.

Plus tard sera créée la catégorie J3 pour les jeunes de 13 à 21 ans et les femmes enceintes.

Des rations ... mesurées !

Exprimé en ration journalière individuelle, chaque Français reçoit 250 grs de pain, 25 grs de viande, 17 grs de sucre, 8 grs de matières grasses et 6 grs de fromage.

Le lait est réservé aux catégories E, J, V et le vin à la catégorie T.

En janvier 1941 la vente de café et de succédanés purs est interdite.

Nouvelles restrictions :

Mi-février 1941 apparaissent les tickets de rationnement pour les vêtements et articles textiles.

En mars 1941 sont mis en circulation des bons d'achat spécifiques pour les femmes enceintes, regroupant les bessoins d'un enfant de moins d'un an.

Une liste précise est établie : 3 langes en coton, 24 couches ou triangles, 2 langes en laine, 6 brassière en laine, 100 grs de laine à tricoter.

En 1942 la ration journalière de pain diminue, pain constitué de farines de maïs, de fèves, seigle ou orge, et de brisures de riz.

Utilisation des tickets :

La couleur des tickets varie en fonction des produits : du violet pour le beurre, du rouge pour le sucre, du brun pour la viande, du vert pour le thé ou le café.

De 1943 à 1944, le manque de produits est tel que de nombreux coupons ne sont pas utilisés.

Pour le pain, leur usage perdurera jusqu'en 1949.

Les commerçants doivent chaque année faire l'inventaire des tickets reçus de leurs clients, pour pouvoir se réapprovisionner auprés de leurs fournisseurs.

Le système D :

En ces jours de pénurie, système D et imagination prirent le pouvoir, et ne parlons pas du développement du "marché noir" !

Le café fut remplacé par la chicorée ou l'orge grillé.

Les hommes substituèrent des feuilles d'eucalyptus au tabac.

Les rutabagas (encore appelé navet fourrager, navet ou navet jaune au Québec, chou-navet, chou de Siam, chou suédois, est un légume-racine appartenant à la famille des Brassicacées, comme le colza, le navet, le radis) et les topinambours (aussi appelé artichaut de Jérusalem, truffe du Canada ou soleil vivace, est une espèce de plante vivace de la famille des astéracées, cultivée comme légume pour ses tubercules riches en inuline) connurent une grande vogue.


Rutabagas


Topinambours

L'élégance n'étant plus une préoccupation première, les galoches à semelles de bois, ou en caoutchouc récupéré sur de vieux pneus, coururent bruyamment les rues.


Tickets de rationnement

Cf : Gruissan d'Autrefois n° 311
F. G.