PATRIMOINE ETHNOGRAPHIQUE
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Pratiques Artisanals |
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Le télégraphe |
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Jusqu'en 1793, seuls les courriers (hommes chargés de porter les dépêches) permettaient la circulation rapide des nouvelles. |
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En 1793 la Convention fait appel au télégraphe Chappe pour correspondre avec les armées et construit la première liaison Paris - Lille. |
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C'est elle qui dès le 30 août 1794 fera connaître en quelques heures à Paris la reprise par les Armées du Nord de Condé-sur-Escaut aux Autrichiens. |
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Des considérations militaires ont déterminé le tracé des lignes télégraphiques puis, en 1834, Avignon - Bordeaux via Narbonne et enfin, en 1840, Narbonne - Perpignan. |
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Pas de télégraphe reliant Gruissan. |
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Gruissan aura son télégraphe électrique en 1868, sa Poste en 1871 et sera relié au réseau téléphonique en 1920. |
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C'est l'inclinaison donné à l'aide de poulies aux trois branches mobiles, qui de proche en proche transmet le message chiffré selon un code secret |
Télégraphe Chappe - Tour Jonquière 1837 / 1987 - Ligne Narbonne / Perpignan - Dominant l'étang de Bages |
Point de relais du télégraphe Audois |
Installation du télégraphe électrique |
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A l'heure où "le portable" envahit notre existance, où sa sonnerie trouble nos instant de rare quiétude de même dans la nef de l'église durant l'offrande des pêcheurs pour la Saint-Pierre, faisons une pause et demandons-nous comment nos grands-parents arrivaient à correspondre "rapidement". |
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Pas de téléphone : il sera inventé en 1876 par l'Américain Bell et Gruissan ne sera relié au réseau qu'en 1920. |
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Le télégraphe optique des frères Chappe découvert en 1793 a fonctionné dans le département de l'Aude entre 1834 et 1853. |
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Dés 1856, il est délaissé au profit du télégraphe électrique créé en 1832 par Samuel Morse. |
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En 1867, Gruissan n'a pas de bureau de poste. |
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Un facteur assure la liaison avec Narbonne. |
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Pour communiquer plus rapidement on fait appel à un "expres" (personne désignée) qui porte les dépêches au bureau des télégraphes de la ville. |
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Le 20 août 1867, le Conseil Municipal se réunit, le Maire, Monsieur Portes expose : |
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"- que l'emploi du télégraphe électrique est devenu tellement fréquent dans la commune qu'il y aurait opportunité à demander à l'autorité supérieure la création d'un bureau télégraphique dans la localité", |
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" - que la population presque toute maritime est journellement obligée de se servir de ces communications rapides pour assurer le succès de ses opération commerciales, industrielles et de famille..." |
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" - que le télégraphe serait très utile à la Société Mutuelle d'Assurances Maritimes pour la prompte "expédition" de ses affaires", |
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" - qu'on éviterai, par cette création, le service d'un "expres" qui coûte de Narbonne 7.50 francs par dépêche". |
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Soucieux des derniers publics, le Conseil Municipal, bien que favorable à cette proposition, trouve insuffisante l'offre faite par le préfet de payer en deux annuités les frais incombant à cette réalisation : |
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" - considérant que l'Etat et les Douanes Impériales pourront à un moment donné se servir de cette ligne et d'être instantanément renseignés soit sur un débarquement en temps de guerre, soit pour signaler des navires en détresse..." |
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"- considérant qu'on pourrait se servir, pour diminuer les charges, des poteaux de l'Etat placés sur la ligne de Perpignan". |
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Le Conseil Municipal accepte la proposition du Maire et condition que "l'autorité supérieure obtienne du gouvernement, une réduction plus large que le tarif signalé. |
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Le 15 octobre 1867, le Conseil Municipal, à nouveau réuni, accepte les observations de Monsieur Péty, (Sous-inspecteur des lignes télégraphiques de l'Aude), ainsi que le tracé indiqué mais demande à Monsieur le Préfet "d'obtenir du gouvernement un secours pour aider la commune à se libérer des charges qu'entraînera la pose des fils et poteaux de cette ligne". |
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Enfin le 22 mars 1868 le Maire, Monsieur Portes peut annoncer la création de la ligne télégraphique de Narbonne à Gruissan et "inviter le Conseil Municipal à s'engager d'une manière formelle à acquitter le montant total de la dépense". |
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Le Conseil Municipal : |
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"- considérant la nécessité de cette ligne", |
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"- considérant que la commune possède déjà un local convenable pour installer les appareils nécessaires à cette ligne est d'avis de créer un bureau télégraphique municipal à Gruissan et vote la somme de 1 680 francs en deux annuités pour acquitter le montant de cette dépense". |
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Les gruissanais n'auront pas attendu plus d'un an le télégraphe, il n'en sera pas de même pour le téléphone. |
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Le Conseil Municipal a-t-il réussi à obtenir un prix réduit ? Quand la ligne a-t-elle été vraiment en service ? |
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Il semble que fin 1868 elle soit utilisée. |
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Nous savons qu'en 1871 elle fonctionne car c'est à l'agent du télégraphe municipal qu'est confié le bureau de distribution de la poste. |
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Cet agent reste à la charge de la commune jusqu'en 1884. |
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Le télégraphe est alors rattaché à la Poste, seul le service de distribution à domicile des télégrammes est assuré par la commune : Certains d'entre nous ont connu ce principe (une des dernières personnes à l'assurer fut Madame Alida Toujas). |
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Où se trouve ce local ? Ce ne peut être la maison située à la Croix Blanche. |
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Ceete parcelle ne sera construite qu'en 1882, la poste et le télégraphe n'y ont été transférés qu' à la fin du siècle. |
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Madame A. Ambert se souvient que sa mère lui parlait de "la poste de Madame Sisco", située au n°11 de la rue Jules Ferry aujourd'hui. |
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1881 : employé du télégraphe : Dominique Rouquette / receveuse : Baptistine Pastre. (Madame Pastre devenue veuve a épousé en 1883 Monsieur Aimé Sisco). |
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1884 : receveuse des Postes et télégraphe : Madame Batistine Sisco / porteur de télégrammes : Monsieur Adolphe Rouquette. |
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Numérologie de correspondance |
correspondance de la numérologie |
Alphabet |
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Création du réseau
Cappe en France
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Le 4 août 1793, le Comité de salut public ordonne la mise en place de la ligne Paris-Lille sous la juridiction du ministère de la guerre. Le 30 avril 1794, premier essai de la ligne Paris-Lille. Le 30 août 1794, la première dépêche annonçant la prise de Condé-sur-Escaut : « Condé doit être restitué à République, reddition ce matin 6 heures ». Le 3 octobre 1794, décision de construire la ligne Paris-Landau (plus tard déviée vers Strasbourg). En avril 1795, prolongation de la ligne nord vers Bruxelles. En août
1798, mise en service de la ligne Paris-Brest. En 1805, création de la ligne Paris-Turin. En 1810, la ligne nord va à Amsterdam et la ligne sud à Venise par Lyon, Turin et Mantoue (124 postes, 1 200 km, par le col du Mont-Cenis). Une ligne Metz-Mayence existe du 29 mai 1813 à 1814. En 1821, une ligne entre Lyon, Marseille et Toulon est créée. En 1834, mise en place de la ligne Avignon-Bordeaux permettant de délester la ligne Paris-Toulon surchargée par les dépêches liées à la guerre en Algérie. Le 3 mai 1837, loi sur le monopole de la communication en France. En 1844, 534 tours quadrillent le territoire français reliant sur plus de 5 000 km les plus importantes agglomérations. En 1845, la première ligne de télégraphe électrique est installée en France entre Paris et Rouen, sonnant le glas des tours de Chappe. En 1855, abandon de la dernière ligne du télégraphe aérien. Les gros inconvénients du système étaient qu'il ne pouvait fonctionner ni la nuit ni par mauvaise visibilité et qu'il mobilisait beaucoup d'opérateurs (deux tous les 15 kilomètres environ). |
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Cf : Gruissan d'Autrefois n° 120 - Archives Municipales de Gruissan - Photos et dessin (ARHISCOM : Association de Recherche Historique sur les techniques de Communication) F. G. |