PATRIMOINE ETHNOGRAPHIQUE
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PRATIQUE ARTISANALS |
La Férronerie |
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- Ces artisans façonnaient à l'avance des fers-types qu'ils adaptaient ensuite à la pointure du pied du cheval. - Cette scène du ferrage, le jeudi matin, faisait, dans notre enfance, les délices de notre curiosité. Nous étions d'abord alertés par l'odeur caractéristique de corne brûlée qui enveloppait certaines rues du village et nous courions pour observer ces gestes précis de l'ouvrier qui ajustait le fer, après plusieurs essais. L'invention du fer à cheval est d'origine arabes, ce qui explique l'importance de leur cavalerie dans la conquète du Magreb et de l'Espagne et le symbole architectural des ouvrages dans leurs monuments. |
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Chaque ouvrier fabriquait 2 000 clous par jour. - Le matin, l'ouvrier martelait le métal rougi à la forge, avec l'aide de l'apprenti-souffleur, pour lui donner une section carré de 8 m/m au plus. Chaque pièce était coupée à la longueur au burin et la pointe oeuvrée à coup de marteau. - L'après-midi, l'ouvrier façonnait les têtes carrées placées dans une lingotière (matrice) carrée elle aussi. On peut encore voir, sur les vieilles portes de Gruissan, des clous ainsi façonnés. Aujourd'hui, l'industrie produit des clous ronds, à grand rendement. |
Ils étaient capable de donner une forme adaptée à la morphologie du guerrier pour n'importe quelle pièce de l'armure en façonnant "la plate" au marteau ou à la masse. Aujourd'hui, leurs déscendants fabriquent les carrosseries de voitures, d'avions, etc... |
De très belles réalisations sont à leur actif. Signalons, pour l'exemple, les grilles de la place Stanislas à Nancy, exécutées par Jean Lamour, qui consacra 9 ans de travail au dessin et à la réalisation de ce chef d'oeuvre. Le roi Louis XVI, pour consacrer l'apogée de cet art, donna le port de l'épée - jusque là réservé aux nobles - à la corporation des Ferronniers. |
Cf : Gruissan d'Autrefois n° 153 (texte de
F. ROUQUETTE)
F. G |