Sommaire / Patrimoine Culturel / Personnages célèbres / Famille Alléon / Vincent Ambert

PATRIMOINE CULTUREL

PERSONNAGES CELEBRES

Vincent Ambert

1910 - 1990


Fils d'Anna Alléon et André Ambert, Vincent fut fidèle à son village natal depuis sa tendre enfance.

A 14 ans il débute sa carrière profssionnelle aux salins de Gruissan.

A peine âgé de 19 ans, il s'illustre sur les terrains de rugby et devien champion du languedoc 2ème série en 1929, avec son club local.

Nous sommes en pleine crise économique sur le plan national.

Cette année là, malgrè la morosité, Vincent compose la chanson de l'Aviron Gruissanais que que joueurs et supporters entonnent encore aujourd'hui.

Il faut dire qu'il était à la bonne école, au contact de son père André qui chantonnait tout le temps, "les blés d'or".


Au mariage de sa tante Philomène Ambert, Vincent fait la connaissance d'Augustine Joulia, la soeur du marié, Marius Joulia.

En prenant pour épouse Augustine, Vincent devint en 1932 à la fois beau-frère et neveu de Philomène Ambert.


De cette union avec Augustine, femme généreuse et tolérante, naîtront 2 enfants, André et Marie Jeanne.


Au lendemain de la seconde guerre mondiale, après 5 ans de détention dans un stalag Allemand, Vincent s'implique dans la vie publique et en 1947 devient adjoint au Maire de l'époque, Félicien Batut, son cousin.

Il a alors 37 ans et joue toujours au rugby à l'Aviron Gruissanais dont il deviendra Président en 1950.

En 1953, il est élu Maire de Gruissan.

Jusqu'en 1959 il présidera un conseil municipal composé à 90 % de saunier.

Il se démènera pour maintenir les emplois face à une direction des salins qui voulait remettre en cause l'impôt foncier.

Maintien de la gare de Gruissan Tournebelle, soutien aux viticulteurs et à l'économie locale, électrification des écarts et de la plage, construction de l'école des filles, construction d'un local technique, création du 1er bureau d'aide sociale, alimentation en eau potable ... furent les principales actions de son mandat.

Petite anecdote : en 1954, il autorise la création d'un lotissement communal près de l'école maternelle, composé de 4 terrains ; la 4ème parcelle, sans acquéreur, disparaît dans le stade de rugby.

Il se trouve que 49 ans après, sa fille est devenue propriétaire de l'une de ces maisons.

Réélu en 1959, il déclinera le mandat au profit de son collègue Louis Masdeville.

Chef saunier, Vincent Ambert avait en charge le suivi de la météo qui conditionnait les tâches quotidiennes des sauniers : évacuation du trop plein d'eau douce ... etc ...

S'il lui arrivait de rouspéter après les ingénieurs qui étaient loin des réalités du terrain, il s'employait par contre à chercher des formules bien à lui pour transformer la pluie en beau temps et la boue en poussière, ce qui avait le don d'irriter et amuser à la fois ses collègues sauniers.

Les jours de pluie, il leur disait : "Il fait soleil au dessus des nuages".

Quand un chemin était impraticable, il répliquait qu' "Avec le vent du nord, la boue se transforme vite en poussière".

Cette philosophie de la vie rendait le personnage sympathique.

A la retraite, Vincent continuait d'effectuer quotidiennement des relevés météo.

Il écrivait également des poèmes et adorait le patois local.

Il échangeait d'ailleurs une correspondance en Occitan avec un collègue Narbonnais, monsieur "Garric".

Vincent lisait beaucoup et faisait régulièrement des mots croisés.

Après chaque repas, comme les écoliers, il croisait ses bras sur la table, y posait sa tête et observait une sièste d'1/4 d'heure.

A défaut de permis de conduire, il effectuait souvent des promenades à pied en direction du salin, de la Martoye et du Pech.

.Il pratiquait la chasse et la pêche à l'épervier.

Peu bricoleur, il lui arrivait toutefois de jardiner au Clot de l'Estret.

Il aidait son père à la vigne.

Pour se faire une petite buvette de grenache et tokay (vin blanc sec), il avait acheté à Manufrance un pressoir qu'il installa d'abord dans la cour puis dans la maison.

De temps e temps, il débouchait une des bouteilles stockées dans le grenier.

Vincent avait concervé un petit cercle de collègues à travers les anciens du rugby (Loubet, Depinel ...), les anciens combattants (Combres, Masdeville ...), et bien entendu les sauniers qui avaient partagé son quotidien aux salins et au conseil municipal.

Mais il amait surtout son cercle familial.

Il éleva ses enfants en bon père de famille.

La carrière d'enseignant éloigna de Gruissan son fils André, tandis que Marie Jeanne passera toute sa vie auprès de ses parents.

Vincent portait bien son troisième prénom "Placide" que Marie Azibert (dite Marie Cardinale) avait fait rajouter sur le registre d'état civil de la Ville.

Rarement malade, Vincent sera opéré avant de décéder en 1990.

On retiendra de Vincent Ambert, ses qualités humaines et son dévouement dans la vie locale.

Aujourd'hui, son souvenir éclaircit le ciel Gruissanais et plane dans les salles de l'Espace Socioculturel (actuelement MJC et CCAS) dont le bâtiment fut acquis sous son mandat de 1er magistrat.

Cf
: Mignard Nicolas - Le Cercle Généalogique Gruissanais.
F. G.