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PATRIMOINE CULTUREL

PERSONNAGES CELEBRES

Baptiste Alléon

1904 - 1995


Fils de Françoise et François Alléon.

Bien que doté d'une belle écriture avec peu de faute d'orthographe, Baptistou quitte l'école à 13 ans pour aller travailler à la carrière de son père et ses frères.

Là, il cassait, nettoyait et charriait pierres et cailloux.

Pour monter les gros blocs de pierres en haut du cimetière, tous les enfants Alléon se trouvaient devant à tirer le mulet qui traînait sur un brancard le lourd fardeau.

Pour son âge, Baptistou avait déjà des qualités physiques remarquables qu'il mit en avant sur les terrains de rugby.

En 1922, il a tout juste 18 ans quand il incorpore la 1ère équipe de l'aviron Gruissanais, aux côtés de son beau frère Joseph Bras.

Mordu du ballon ovale, Baptistou pratiquera pendant plusieurs années et sera sacré champion du Languedoc 2ème série en 1929 au côté de son frère Martin et de ses cousins Albert Rival, Vincent Ambert et Lucien Carel.

Au début de la même année, il s'était marié à Jeanne Prouchet.


Le 4 octobre 1931 il est l'heureux papa de jumelles, Josette et Céleste Alléon.


Malheureusement cette dernière décédera le 19 avril de l'année suivante.

Baptistou va naviguer pendant 18 mois sur le "Patria" aux côtés de son oncle Henri Auguste Alléon, de son beau frère Joseph Bras et quelques Gruissanais.


Le Patria

Ensuite il restera à terre pour se convertir à la viticulture.

Il sera ouvrier agricole chez Affre.

Libre penseur, il siège au conseil municipal de Gruissan dans le groupe communiste, dans une assemblée d'union avec les socialistes et dont le Maire "Royaliste", Jules Fournie est un notable de Gruissan.

Durant ces années-là, il pratique la chasse aux lapins, avec les furets qui étaient encore autorisés.

Il pêche à l'épervier, mais aussi à la traîne avec son cousin Charles Rival.

Il ramasse tenilles et coquilles, aspèrges et champignons qu'il cueillait en cachette des copains !

Sous la seconde guerre mondiale, il participe à la bataille de Dunkerque avant d'être fait prisonnier au stalag VI G de Dusseldorf.


A son retour il travail quelques temps à la carrière face à Capitoul, puis aux salins avant de retourner à la vigne à Pech Rouch, pour terminersur la propriété de Francis Amigues.

A l'âge de la retraite, il va être témoin des transformations de Gruissan depuis le début de l'aménagement du littoral jusque dans les années 90.

Il se levait très tôt, vers 5 ou 6 heures, trempait ses biscuits dans une tisane de verveine, faisait sa toilette et lisait le journal.

Puis il enfourchait sa bicyclette (qu'il appelait son cheval) et vaquait à ses loisirs (chasse notamment) au jardinage et à l'entretien de quelques pieds de vignes.

Nombreuses furent les crevaisons de pneus, car, à vélo il passait par tous les chemins du côté des salins et de Garbirou.

Son neveu Jeanot Bras habitant à quelques mètres, était chargé des réparations

Baptistou reprenait alors son vélo mais n'allait plus à la vigne des chevriers car les routes devenues dangereuses, étaient trop fréquentées par les "estrangers envahisseurs" comme il disait.

Il s'aventurait dans la guarrigue, ramenait à sa fille des fleurs des champs et selon la saison figues, amandes, escargots, azeroles ..

Tous les dimanches, il allait payer le journal de la semaine, et à l'épicerie "Boutet" faisait provision de gâteaux et bonbons "Tue la toux" qu'il distribuait souvent aux enfants du quartier.

Pour noël pour les gâter et disait "Eux au moins quand il seront grands, ils se rappelleront que le père Noël ne les a jamais oubliés !"

Dans les années 80, il perd sa femme après l'avoir soignée pendant de nombreuses années, mais aussi son beau-fils et tous ses frères et soeurs.

Cette série noire fait de lui le dernier enfant encore en vie, issu de François et Françoise Alléon.

Il continua à vivre seul, à manger à midi le repas que lui livrait sa fille chez qui il allait tous les soirs récupérer sa soupe et la tisane du lendemain.

Tous les soirs, il se couchait tôt mais regardait "Questions pour un champion" à la télévision.

Sur ses vieux jours, il retrouvait ses collègues sur le "banc des sénateur" face au port des pêcheurs et la pinède de "la Fontaine".

Ils refaisaient le monde, chacun allant de son commentaire sur "un tel" qui se trouvait à quelques pas sur le "banc des accusés", près du cabinet médical.

Sur le "banc de Coural" les discussions sur la chasse et le rugby allaient de bon train.

Il commentait toutes les phases de jeu, critiquait arbitre et joueurs, remaniait l'équipe de France à sa façon ...

Pour se faire écouter, il avait pour habitude de s'adresser aux personnes en leur disant en patois "Dios" et en les poussant d'un coup de coude qui pouvait les déstabiliser !

Baptistou avait aussi sa fièrté.

Sa famille n'oubliera jamais le jour où il voulu se rendre utile pour dépecer un sanglier.

Comme tous les Alléon, Baptistou souffrait de phlébites.

Des 7 frères et soeurs, il a vécu le plus longtemps, jusqu'à 91 ans.

En 1995, neuf ans après son épouse, il décèdera entouré de l'affection des siens.

Il était l'aïeul de 4 petits enfants et 5 arrières petits enfants.

Cf
: Mignard Nicolas - Le Cercle Généalogique Gruissanais.
F. G.