PATRIMOINE ARCHITECTURAL
|
Architecture Contemporaine |
La Gare de Gruissan et son accès |
La tradition gruissanaise laisse entendre que si la voie ferrée ne passe pas par Gruissan, c'est la faute des pêcheurs : ils auraient craint que le bruit des trains ne fasse fuir les poissons. Aucune archive ne permet de le confirmer, au contraire le 18 mai 1845, une motion votée par le Conseil Municipal est adressée aux aurités supérieurs : "Le conseil, refuse avec énergie, que la ligne de chemin de fer reliant la Méditerranée à l'Océan, passe par Castres et Saint Pons, et adhère pleinement au tracé proposé de Toulouse à Béziers, par Castelnaudary, Carcassonne et Narbonne et appelle de tous ses voeux sa prompte réalisation". |
La Compagnie des Chemins du Midi décide en 1853 que la ligne passera par Narbonne et cette ville sera la tête d'un embranchement sur Perpignan. Les travaux commencés en 1854, sont terminés en 1857. La ligne Toulouse-Cette, est inaugurée le 2 avril 1857, jour où "un train d'honneur" parcourt cet itinéraire. La ligne Narbonne Perpignan, via Tournebelle, elle, sera ouverte en 1870. En 1875, le Chef de Gare de Narbonne exige, pour tous les envois adressés à Gruissan : "des frais de magazinage qui s'élèvent par wagons complets à la somme de 10 francs par jours". Les Gruissanais demandent un délai de 48 heures pour aller chercher leur livraison à Narbonne et envisagent la création de leur gare. |
La Commune de Gruissan va émettre "le projet de se rattacher directement à la voie ferrée". Dans ce but elle va construire la route de Mandirac. Des chantiers sont réalisés en 1877 et 1884. En 1893 il ne "reste qu'une dépense d'un peu plus de 4 000 francs pour terminer le chemin d'accès à travers les étangs et le mettre en état de viabilité jusqu'à la future gare projetée de Gruissan". De nombreuses discussions s'engagent pour savoir si la Compagnie répond qu'elle "fera le nécessaire dès que la commune aura exécuté le chemin reliant directement à la voie ferrée" et demande la somme de 20 000 francs pour la construction du bâtiment. |
En juillet 1896, les responsables de la voie ferrée attirent l'attention "de la Municipalité sur les mesures à prendre en vue d'assurer au public l'accès à la station. Cet accès aura lieu, entre Gruissan et la rive gauche du canal de la Robine par le chemin vicinal ordinaire n° 2 que la commune vient de construire jusqu'à l'écluse de Mandirac. Mais à partir de là, la commune n'a aucun droit de passage sur le chemin de halage, rive droite qui aboutit à la station. D'autre part M. Rabourdin, propriétaire du domaine de Tournebelle, qui a cédé le terrain, n'a également aucun droit d'accès à la station. Si on laissait exister cette situation personne ne pourrait aboutir à la gare quand celle-ci sera terminée". |
Quelques mois plus tard, décembre 1896, les Compagnies des Chemins de Fer et du Canal du Midi présentent à l'approbation du Conseil Municipal, une convention : " Les habitant de la commune de Gruissan auront la faculté de circuler à pieds ou avec des véhicules sur les dépendances du canal de la Robine entre le point terminus du chemin vicinal n° 2 et la métairie de Tournebelle sur un parcours total de 1 490 mètres sous les clauses suivante : Les travaux qui sont ou deviendront nécessaires sur le chemin de halage, de même que l'entretien et au bessoin la reconstruction du pont établi en aval de l'écluse de Mandirac, seront exécutés par les soins et aux frais exclusifs de la commune de Gruissan. Les Compagnies bailleuses entendent conserver la propriété du sol concédé et le chemin ne cessera pas d'être partie intégrante du canal. La circulation sur les dépendances du canal sera entièrement subordonnée aux bessoins de la navigation, les inconvénients en résultant, dussent-ils priver les habitants indéfiniment en tout ou en partie des avantages accordés par cette convention. La commune devra verser une redevance annuelle à chacune des deux Compagnies." |
Le Conseil Municipal donne son approbation à ce contrat, en précisant qu'il est "essentiellement temporaire et révocable à la première réquisition de l'une des parties mais considère qu'il importe d'avoir un accès à cette station". |
Depuis les premiers projets en 1877, vingt années se sont écoulées. En 1897, Gruissan possède enfin sa gare et son chemin d'accès ... |
En 1898, "plusieur administrés expriment le désir de voir la Compagnie des Chemins de Fer du Midi construire un abri en maçonnerie sur la rive gauche où il n'a été laissé qu'un espace tellement restreint qu'il est à craindre de voir par un fort vent du nord, des voyageurs surtout des enfants projetés sur la voie". |
La même année la Municipalité, se plaint des frais très élevés dus à l'entretien du chemin de Mandirac construit sur un terrain marécageux. Elle demande une aide à la Compagnie car "elle a lieu d'être satisfaite du trafic qui se fait par cette station". |
Dans les années 1930, c'est M. Joseph Bertrand qui assure le service d'autobus entre Gruissan et la gare permettant aux habitants de se déplacer plus facilement. |
En 1943, M. Coulon, menuisier au village est chargé de construire "des guérites sur la voie férrée pour que les requis civils puissent se mettre à l'abri des intempéries". |
En 1970, le trafic étant suffissant, notre petite gare victime du progrès disparaît. |
entre 1900 et 1925 |
Actuellement |
Cf : Gruissan d'Autrefois n° 235 - Archives Municipales - Histoire de Narbonne de Paul Carbonel. F. G |