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PATRIMOINE ARCHITECTURAL

Architecture traditionnelle et vernaculaire


Capitelle et enclos

Des abris pour tous.

Ces abris en forme de tête (capitelium) possède des caractéristiques assez constantes. Elles possèdent des ouvertures non obtrurées par des portes : "les communautés rurales étaient beaucoup plus solidaires et ces endroits devaient pouvoir servir d'abris à d'autres, si nécessaire".

A 95 %, les ouvertures, parfois une petite fenêtre ou une petite "lucarne" s'ajoutent à la porte, sont orientées vers le Sud ou l'Ouest afin d'éviter l'accumulation d'humidité.

La surface intérieure est réduite par rapport à la surface totale : en moyenne 20 % seulement. En général une ou deux personnes peuvent s'y reposer pas plus. Les cas ou 6 à 7 personnes peuvent s'y abriter sont très rares.

Elles sont situées à 4 ou 5 km des villages. "Sinon à des distances plus grandes, ils auraient plutôt construit des habitats permanents, des fermes".

Dans la paille.

Le sol intérieur était épierré et pour dormir on se couchait sur la paille, sur des sacs ou sur des vêtements.

La couverture en forme de coupole est en encorbellement dont le centre pouvait être ouvert par l'enlèvement de la lauze sommitale. Pour y accéder par l'extérieur, certaines capitelles sont pourvues d'un petit escalier ou d'un véritable plan incliné entourant la coupole, "un chemin de toiture".

Les pierres de la coupole sont inclinées de façon à écouler l'eau de pluie vers l'extérieur. Les murs ont une épaisseur de 1,10 m à 1,20 m. La porte est souvent surmontée d'un linteau massif, parfois très fin, parfois d'un lamier. Ils peuvent être complétés par un triangle de décharge qui les surmonte.

La particularité commune de toutes ces constructions est leur technique d'assemblage sous liant. Les pierres ramassées sur le site même dégageaient les surfaces cultivables tout en servant de matériau de construction gratuit. Elles étaient triées et parfaitement agencées après avoir été au bessoin retaillées.

De la "mitraille", en fait des petites pierres, faisaient la liaison et remplissaient les espaces entre les grosses. Les plus grandes, les boutisses assurent la solidité et la cohérence des murs.

La plupart des capitelles que nous voyons aujourd'hui datent du XIXème siècle mais certaines remontent au XVIIème siècle. Cependant, ce genre d'abri existait à l'age du fer et des textes latins le mentionnent aussi.

L'absence le liant est un avantage économique et pratique également puisqu'il aurait fallu, si on avait voulu en utiliser, amener beaucoup d'eau dans ces lieux qui n'en comportaient que très peu ou pas du tout.

Les capitelles sont maintenant reconnues comme des éléments à préserver de notre patrimoine et plusieurs communes du Languedoc - Roussillon ont fait un travail remarquable de restauration et de préservation de ces abris qui constituent les jalons de beaux sentiers de découverte.
Technique de construction d'une capitelle

Elles sont souvent implantée sur un point culminant mais protégé du vent dominant, à Gruissan le Cers.

La particularité commune de toutes ces constructions en pierres sèches (voir chapitre suivant), technique d'assemblage sans liant : fait appel au double parement. On élève une double rangée de blocs de pierres paralèlles, le remplissage entre les deux, se faisant avec des pierres plus petites, du "cailloutis"

La capitelle est construite sur un plan circulaire avec une voûte en encorbellement. A partire du mu périphérique, le bâtisseur va élever les assises en les décalant légerement de quelques centimètres vers l'intérieur, ainsi le cercle va se resserrer jusqu'à ce que les parois se rejoignent en haut de la voûte. L'orifice du sommet sera fermé par une dalle sommidale. Ce type de construction permettait une étanchéité complète en cas de mauvais temps. A ce jour, le G. R. A. S. G. a recencé sur la commune environ 19 capitelles dont une en parfait état et une autre reconstruite par le G. R. A. S. G. avec la participation de la commune et de bénévoles. Les autres sont très abîmées par manque d'entretien et l'envahissement de la végétation, ou transformées en "ragues" par les chasseurs.

A la vue de cette étendue de parcelles de terre délimitée par ces murs d'où émergent quelques abris, naît une forte impression de respect et d'admiration pour le travail de nos ancêtres qui avec courage et patience, édifièrent en dépierrant le sol de leur campagne, des murets et des abris.
Architecture en peirres sèches

Dès ses origines l'homme a utilisé la pierre d'abord pour fabriquer des outils, des armes et plus tard pour édifier son habitat donnant naissance à une architecture particulière en pierres sèches.

La tradition agricole du territoire de Gruissan reposait avant tout sur l'élevage, l'agriculture et la viticulture. La nature rocailleuse des sols a amené les bergers et les agriculteurs à extraire les pierres de leurs chanps et à les agencer souvent avec minutie pour enclore leurs parcelles et construire des abris dit "capitelle"

Avant le XVIIème siècle, les ressources des gruissanais sont liées à l'exploitation intense du milieu végétal. A cette époque la commune comptait 18 000 têtes d'ovins et des cultures vivrières (céréales, miel, olives, figues, vignes). La grande période d'édification de structures en pierres sèches est située entre le milieu du XVIIème siècle jusqu'à la fin du XIXème.

L'espace occupé dans la commune par des murs est très important, on dénombre environ 320 enclos pour une surface de garriques et de champs de 1 800 hectares environ.

Aujourd'hui ces constructions en pierres sèches sont envahies par une végétation importante, non maîtrisée, l'absence de moutons en autre étant une des causes.

Cf : G. R. A. S. G.
F. G et J. G